« Je suis très fier d’être ici aujourd’hui, dans ma circonscription, afin de donner une voix aux personnes immigrantes qui contribuent grandement à la société québécoise, et ce, malgré leur statut d’immigration précaire. Ces hommes, ces femmes et ces enfants font déjà partie intégrante de notre société », a déclaré M. Fontecilla.
« On ne peut pas accepter que de milliers de nos concitoyens et concitoyennes n’aient pas accès à des droits fondamentaux et qu’ils soient davantage exposés à l’exploitation et à la violation de leurs droits, faute d’un statut régulier d’immigration », a ajouté Mme Zaga Mendez.
De nombreuses personnes immigrantes à statut précaire étaient présentes à l’événement afin de témoigner de leurs expériences et des barrières auxquelles elles font face.
Un système d’immigration trop complexe
Kara, Amandeep et Rajvinder (noms fictifs) habitent au Québec avec leurs parents depuis de nombreuses années. Ces jeunes adolescentes parlent français couramment et sont parfaitement intégrées à l’école. Ayant passé une grande partie de leur vie au Québec, elles n’ont plus de liens significatifs avec le pays d’origine de leurs parents.
« Nous avons tout sacrifié. Nous avons sacrifié même notre langue maternelle et nous parlons maintenant français. Nous aimons le Québec et nous rêvons d’un futur ici. Sans peur et sans honte. Nous voulons tout simplement être comme nos collègues. Pouvoir étudier et travailler plus tard. Nos parents ont peur. Nous avons peur. Peur de devoir quitter notre pays », affirment Kara, Amandeep et Rajvinder.
Les politiques migratoires mises en place par le gouvernement caquiste ont rendu l’accès à la résidence permanente plus long et plus compliqué. De plus, le nombre de travailleurs immigrants temporaires reçus sous le gouvernement actuel est en forte augmentation, passant de 18 000 travailleurs en 2017 à environ 33 000 par année depuis 2019. En ce sens, le gouvernement Legault contribue à l’augmentation du phénomène d’irrégularité migratoire au Québec, car sans une voie véritablement accessible vers la résidence permanente, ces personnes peuvent éventuellement se retrouver sans statut d’immigration.
Pour le Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI) « les personnes immigrantes se retrouvent sans statut parce que le système d’immigration est complexe et restreint et ne les protège pas des abus des employeurs, des recruteurs et d’autres personnes malhonnêtes. Ne pas avoir un statut migratoire, ce n’est pas un acte criminel, c’est un problème administratif. De nombreux pays dans le monde, notamment l’Espagne, l’Italie, le Portugal ou l’Irlande ont mis sur pied des programmes de régularisation. Pourquoi pas au Canada et au Québec, dans notre pays, censé respecter les droits de la personne ? » affirme Mostafa Henaway.
« Le gouvernement du Québec a intérêt à mettre en place un programme de régularisation des statuts. C’est une question de droits humains, mais c’est aussi un mécanisme efficace pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, pour s’attaquer à l’économie informelle qui nous prive d’importants revenus fiscaux et pour combattre la pauvreté ainsi que les inégalités sociales », ajoute M. Fontecilla.
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