Ce dernier ne détient toutefois pas le monopole du faire peur car Pauline Marois a riposté en jouant la carte du parti corrompu contre le Parti libéral. Mais le PQ, même s’il se prétend blanc comme neige, ne peut faire oublier qu’il a lui aussi des squelettes dans son placard. Le rapport Moisan a en effet établi, en 2006, qu’il s’est financé de façon illégale à l’aide de prête-noms. Il est regrettable, d’ailleurs, que la commission Charbonneau ne se soit pas penchée jusqu’ici sur le financement des partis politiques provinciaux car, le 7 avril, les électeurs ne pourront pas tirer des leçons qui éclaireraient leur choix et qui leur permettraient de sanctionner les coupables. On aura raté une occasion unique !
On constate tous que la campagne en cours est décevante. Les politiciens prétendent vouloir « parler des vraies affaires », mais les enjeux importants sont escamotés ou traités de façon accessoire. On se croirait revenu dans la province rétrograde d’avant la Révolution tranquille. Les discours de peur des vieux partis ratatinent la vision du Québec de demain. Encore une fois, le débat exaltant qui devrait avoir lieu sur son avenir est évacué par le parti même qui se prétend le vaisseau amiral de la souveraineté. Quelle couardise !
Pourtant la chef péquiste avait promis, avant le déclenchement des élections, qu’elle présenterait un livre blanc sur la souveraineté si elle obtenait un gouvernement majoritaire. Elle a alors dit que ce document donnerait le coup d’envoi à une vaste consultation populaire. On a espéré un instant qu’il s ‘agirait d’une démarche authentique vers l’indépendance où souveraineté politique et souveraineté populaire se conjugueraient. Mais elle n’est pas revenue sur le sujet depuis le début de la campagne. Pourquoi ? Tout simplement parce que le thème du bon gouvernement devait prévaloir. Mais, manque de pot, l’entrée en scène fracassante de PKP a tout fait déraper.
Paul Cliche,
Montréal, le 26 mars 2014