Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui en compagnie du chanteur Yann Perreau, porte-parole de la Fondation Rivières et d’Alexis de Gheldere, coréalisateur du documentaire Chercher le courant, M. Khadir a donné son appui aux revendications de la pétition.
La pétition, qui a recueilli près de 7 000 signatures en format papier et électronique, demande :
* d’assujettir Hydro-Québec Production au contrôle de la Régie de l’énergie pour que tous les coûts et opportunités de projet soient révélés et analysés, approuvés ou rejetés en toute rigueur, y incluant l’ensemble du complexe La Romaine ;
* d’établir un moratoire sur la construction des barrages Romaine 1, 3 et 4 qui n’a pas débuté ;
* de respecter les recommandations du Débat public sur l’énergie, notamment l’adoption prioritaire de mesures d’efficacité énergétique et une planification intégrée des ressources.
Un examen des contrats octroyés
« Le documentaire Chercher le courant a amplement démontré que le projet de la Romaine est irrationnel sur le plan économique, explique le député solidaire. La Romaine vient s’ajouter à d’autres choix comme la réfection de Gentilly II qui suscitent une question : qui décide au Québec ? Qu’est-ce qui peut motiver le gouvernement à pousser un projet irrationnel de 8 milliards ? Pourquoi cette orientation d’Hydro-Québec d’investir dans le béton plutôt que dans l’économie d’énergie ? Est-ce dans l’intérêt du Québec ou pour arroser de contrats une industrie qui entretient des liens étroits avec le parti de M. Charest ? »
Rappelons qu’en avril dernier, Québec solidaire avait révélé que sur les dix contrats attribués pour la construction des infrastructures permanentes (digues, barrages, etc.) du projet Romaine 2 actuellement en cours, neuf l’ont été à des entreprises dont les dirigeants contribuent à la caisse du parti libéral du Québec. De ce nombre, quatre contrats ont été octroyés à Neilson, entreprise liée à Franco Fava qui est un collecteur du parti libéral et deux autres à Louisbourg, propriété de Tony Accurso.
Le député de Mercier cite également en exemple l’attribution d’un contrat sans appel d’offre octroyé par Hydro-Québec pour le même projet à la co-entreprise Qualitas-LMV-Technisol, propriété de la firme Dessau, pour des services professionnels de chantier. Radio-Canada a révélé en mars 2010 qu’un dirigeant d’une filiale de cette firme avait organisé un cocktail qui a rapporté 43 000 $ à la ministre Nathalie Normandeau.
« Il faut donc que les élus de l’Assemblée nationale examinent les contrats déjà octroyés et puissent interroger Hydro-Québec à leur sujet, sinon nous risquons de nourrir à coup de centaines de millions le système corrompu décrit dans le rapport de l’unité anticollusion, estime M. Khadir. Par ailleurs, la suspension de la construction des barrages qui n’ont pas encore débuté s’impose. »