« Aucune consultation en bonne et due forme n’a été menée auprès des agentes et agents d’aide dans les centres locaux d’emploi. Il y a des limites à la désinformation ! », s’indigne le vice-président et responsable de la défense des services publics au SFPQ, Patrick Audy. « Au contraire, depuis plusieurs mois, les membres du SFPQ nous interpellent en grand nombre au sujet de la diminution de l’accompagnement aux citoyens et le manque de personnel pour donner les services dans les CLE. Depuis six ans, le tiers des effectifs a disparu des centres d’emploi. De plus en plus, le ministère se déleste de ses responsabilités en matière de prestation de services ! », ajoute-t-il. « Avec la nouvelle entente signée par le ministre, c’est toute la mise en œuvre auprès des jeunes du Programme objectif emploi qui est confiée à une fonction publique parallèle. Et les agentes et agents d’aide à l’emploi applaudiraient ce virage vers plus de sous-traitance ? », ironise monsieur Audy.
Les affirmations du ministre sont d’autant plus choquantes que le SFPQ, malgré ses demandes répétées, n’a jamais été reçu en commission parlementaire pour témoigner du vécu de ses membres au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) et de ses préoccupations à l’égard de l’implantation d’un programme de « workfare », tel qu’objectif emploi. Le SFPQ a même réclamé une rencontre avec le ministre Blais pour éclaircir ses intentions quant au rôle qui sera confié aux agentes et agents d’aide du ministère dans le cadre du nouveau programme, mais n’a obtenu aucune réponse. Il est désolant que le ministre refuse obstinément de considérer le point de vue du SFPQ et de la quasi-totalité des spécialistes et des groupes de la société civile qui se sont exprimés sur le projet de loi 70. « Le SFPQ représente les intervenants de première ligne dans la prestation de services publics. Si le ministre veut véritablement avoir un son de cloche du terrain, nous lui suggérons d’accepter de nous rencontrer », réitère Patrick Audy.