Rappelons qu’en 2017, l’APIGQ s’était entendue avec le gouvernement du Québec pour soumettre à un tiers indépendant la question de l’expertise interne. Ainsi, le rapport Gendreau fut déposé en mai 2019. Il constitue la plus grande enquête jamais réalisée sur l’expertise et la rémunération des ingénieurs de l’État. L’Honorable Paul-Arthur Gendreau a chiffré à 32,1% le retard en rémunération des membres de l’APIGQ en comparaison aux ingénieurs exerçant dans les autres fonctions publiques et les villes, positionnant ainsi le gouvernement du Québec comme organisation publique la moins attrayante pour les ingénieurs.
Comprenant que ce retard exige un rattrapage salarial hors du commun et par soucis pour la capacité de payer du gouvernement, l’APIGQ a effectué de nombreuses et importantes concessions. Aujourd’hui, les membres de l’APIGQ ne réclament rien de plus qu’être au même niveau de retard salarial que les autres professionnels du gouvernement du Québec. En effet, le retard des employés du gouvernement par rapport à leur marché n’est pas exclusif aux ingénieurs. En fait, la vaste majorité des professionnels de la fonction publique québécoise accuse un retard de rémunération. Toutefois, ce retard est en moyenne de 18,7%, soit près de la moitié du retard subi par les ingénieurs du gouvernement faisant de ceux-ci les professionnels ayant le plus important retard salarial. En souhaitant « être aussi en retard que les autres », l’APIGQ a réduit ses demandes à un rattrapage salarial de 14,7%, une demande déjà bien loin de la recommandation phare du rapport Gendreau. Malgré la légitimité et le caractère raisonnable de la demande, il n’y a pas de budget destiné au rattrapage salarial des ingénieurs à la table de négociation.
« Le Conseil du trésor multiplie les manœuvres et les subterfuges pour nous laisser croire qu’il y a de l’argent sur la table, mais personne n’est dupe. Nous constatons qu’il n’y a pas de volonté d’effectuer le rattrapage salarial nécessaire des ingénieurs. Le gouvernement semble satisfait d’avoir les ingénieurs en génie civil les moins bien payés de la province. » a déclaré M. Martin, président de l’APIGQ.
Depuis plus de dix ans, l’APIGQ exhorte le gouvernement à bonifier leurs conditions salariales afin d’être en mesure de recruter des ingénieurs ayant de l’expérience. Jusqu’ici, la solution préconisée par les gouvernements a toujours été de vouloir engager plus d’ingénieurs, mais, avec les pires conditions au Québec en génie civil, il est impossible de recruter des ressources d’expérience qui pourraient réellement renforcer l’expertise en génie.
« Depuis trop longtemps, les ingénieurs sont les professionnels les plus en retard au niveau salarial de toute la fonction publique québécoise. Après la Commission Charbonneau et le rapport Gendreau, ce n’est plus excusable, il en va de la qualité de nos infrastructures publiques. Aujourd’hui, nous ne demandons rien de plus que de rejoindre le même niveau de retard sur notre marché de référence que les autres professionnels du gouvernement du Québec. » a déclaré M. Marc-André Martin, président de l’APIGQ.
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