Même si l’accent de certaines allocutions a parfois été un peu « nationaleux », ce fut une fête bien réussie. Mais les organisateurs n’ont pas jugé bon d’inviter Québec solidaire, l’autre parti souverainiste représenté à l’Assemblée nationale, à se joindre à la célébration. Pourtant la présence des députés Françoise David et Amir Khadir n’aurait pas détonné lors de cet évènement organisé pour rendre hommage au chef patriote, un héros qui fait l’unanimité chez tous les souverainistes. Ayant raté cette occasion en or de faire preuve d’unité, la perspective de la prochaine mêlée électorale, qui se profile déjà derrière un éventuel vote de non-confiance à l’Assemblée nationale, n’est pas encourageante pour le mouvement souverainiste.
Cet incident symptomatique démontre une fois de plus qu’une élite traditionnelle désire à tout prix conserver son hégémonie sur le mouvement souverainiste. Hélas, les membres de cette élite ne semblent pas se rendre compte qu’en se comportant de cette façon ils contribuent à scléroser ce dernier parce qu’ils se privent de sang neuf absolument nécessaires à son rétablissement et à sa progression. Ainsi, les jeunes et les progressistes étaient rares à Saint-Denis le 21. Pourtant ces vieux pionniers de la souveraineté dédaignent la participation d’une formation qui en compte plusieurs dans ses rangs. Il en est de même pour Option nationale.
La raison qu’on fournit la plupart du temps pour expliquer cette fermeture s’apparente au prétexte énoncé d’une façon qui se voulait péremptoire par Gilles Duceppe lors de la dernière campagne électorale : Québec solidaire n’est pas un « vrai » parti souverainiste ! Donc, on se réfugie hypocritement derrière une prétendue orthodoxie au risque de fossiliser petit à petit le combat pour l’indépendance du Québec.
Paul Cliche, Montréal
22 octobre 2012