Édition du 17 décembre 2024

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Pour un collectif écosocialiste et écoféministe

L’écosocialisme et l’écoféminisme peuvent offrir à Québec solidaire des idées clés favorisant la cohésion sur le plan des orientations, une plus grande clarté stratégique et des balises pour notre fonctionnement interne. Cette perspective est à la fois enracinée dans l’histoire du parti, son programme et ses statuts et différente des discours et de certaines pratiques prédominantes dans le parti présentement. Lesquelles sont davantage inspirées par la social-démocratie et la manière traditionnelle de concevoir l’action politique.

Comme collectif, nous comptons mettre nos idées de l’avant par divers moyens, incluant des activités de formation et d’échange, des publications et la participation aux débats du parti à différents niveaux.

Orientations

Le capitalisme ne sera jamais vert, inclusif, post-colonial ou égalitaire. Ce système est indissociable de l’exploitation, de l’oppression et du pillage. Selon les lieux et les époques, ce sont les formes d’exploitation, d’oppression et de pillage qui varient, mais la logique du capital reste la même : toujours plus, toujours plus vite, sans égard pour la nature, les corps, les cultures et les sociétés.

L’idée du dépassement du capitalisme, présente dans le programme de Québec solidaire depuis 2011, n’est pas un simple souhait, c’est une nécessité vitale. Pour réaliser notre projet de société, il va falloir trouver le chemin vers une économie autogérée, démocratique, décentralisée, mise au service des humains et respectueuse des limites écologiques.

Le féminisme intersectionnel est aussi une idée clé au cœur du programme. Le projet de société solidaire sera réalisé par et pour les femmes, en solidarité avec toutes les personnes marginalisées, avec la valorisation du soin des personnes (le care) à la base de notre vision de l’économie.

Stratégie

Une telle transformation sociale ne peut pas se réaliser par la simple formation d’un gouvernement, aussi bien intentionné soit-il. En plus de gagner les élections, il va falloir gagner l’adhésion de la majorité de la population à un projet dont la réalisation ne sera possible que par leur engagement actif et autonome.

De plus, la formation d’un gouvernement solidaire n’est concevable que sur la base de mobilisations sans précédent de l’ensemble des mouvements sociaux, en conjonction avec la croissance du parti. Celui-ci étant l’expression concentrée de la volonté populaire de transformation sociale, économique et politique. Bref, avant de « prendre le pouvoir », il faut commencer à changer la société. Le parti de la rue doit être priorisé entre les élections pour rendre possible le succès du parti des urnes.

Pour que notre projet solidaire se réalise, il faudra aussi gagner l’indépendance du Québec. Ce qui demande, en pratique, la remise en question de l’État colonial et capitaliste canadien, en solidarité avec les peuples autochtones et les forces progressistes du reste du Canada. Ce projet politique est aussi forcément international face à un capitalisme extractiviste et patriarcal globalisé.

Organisation

De quel type de parti avons-nous besoin pour mener à bien ce projet politique pour le moins ambitieux ? D’abord, un parti enraciné dans les secteurs mobilisés de la population et les luttes sociales. Bien entendu, un parti qui incarne toute la diversité de la population et est actif partout au Québec. Ensuite, un parti qui fonctionne de la manière la plus démocratique possible, avec des structures horizontales, participatives, paritaires et décentralisées. Aussi, un parti dont les structures de base sont tournées vers l’extérieur afin de maximiser notre apport collectif au développement des mouvements et au succès des luttes.

Ce n’est que par cet enracinement et cette démocratie participative que nous pourrons collectivement résister aux pressions à la “normalisation” de ce parti pas comme les autres dès maintenant, de même qu’aux pressions encore plus féroces pour la “normalisation” d’un éventuel gouvernement solidaire.

Dans un tel parti, la formation sur les enjeux politiques et les débats sur la stratégie et le positionnement du parti dans la conjoncture sont essentiels. C’est d’abord à ces tâches que nous comptons consacrer les énergies de ce nouveau collectif.

(signatures)
Laura Avalos, Pontiac
Katharine Beeman, Mercier
Sébastien Bouchard, Jean-Lesage
Susan Caldwell, Rosemont
Louise Constantin, Verdun
André Doucet, Lafontaine
Jonathan Durand Folco, Hull
André Frappier, Maurice Richard
Daryl Hubert, Saint-Henri-Sainte-Anne
Hassoun Karam, Viau
Ginette Lewis, Jean-Lesage
David Mandel, Notre-Dame-de-Grace
Lucie Mayer, Prévost
Gérard Pollender, Sherbrooke
Roger Rashi, Laurier-Dorion
Benoit Renaud, Hull
Bernard Rioux, Jean-Lesage
Maïka Sondarjee, Hull
Jessica Squires, Hull

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