La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) réagissent à la publication de la dixième (10e) édition du revenu viable de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).
Afin de combler tous les besoins de base en 2024, les revenus viables provinciaux sont :
– Pour une personne vivant seule : 36 046 $ (augmentation de 16,44 % par rapport à 2023) ;
– Pour une famille monoparentale d’un adulte et d’un enfant : 50 175 $ (augmentation de 11,90 % par rapport à 2023) ;
– Pour une famille de deux adultes et deux enfants : 78 882 $ (augmentation de 11,83 % par rapport à 2023).
Le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost s’inquiète : « on ne parle pas d’aller dans le luxe avec ces revenus-là. Seuls les besoins de bases y sont prévus : alimentation, vêtements, logement, transport, téléphone, assurances, électricité, soins de santé non prévus et frais de garde. Certaines personnes ne peuvent même plus se payer de vacances. »
Revenu viable
Lorsqu’on regarde les revenus des gens qui occupent un poste de personnel de soutien scolaire et de soutien de l’enseignement supérieur au collégial, on comprend rapidement que plusieurs vivent en deçà du revenu viable moyen.
Voici le palmarès des cinq classes d’emplois du personnel de soutien scolaire qui ont le plus grand écart de revenus, pour une personne vivant seule, avec le revenu viable provincial.
– Surveillante et surveillant d’élèves : (- 26 801$)
– Éducatrice et éducateur en service de garde : (- 16 283$)
– Préposée et préposé aux élèves handicapés : (- 15 332$)
– Apparitrice et appariteur : (- 13 583$)
– Technicienne et technicien en formation professionnelle : (- 11 054$)
Chez le personnel de soutien au collégial, il reste encore des classes d’emploi qui, malgré un poste à temps plein, ont plus de 7 000$ d’écart de revenus, pour une famille monoparentale avec un enfant, en comparaison avec le revenu viable provincial. De plus, une forte majorité des membres représentés par la FPSES-CSQ sont dans la région métropolitaine, là où la hausse du revenu disponible pour vivre hors de la pauvreté a bondi de 19,3%.
Des postes avec un plus grand nombre d’heures
Le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, déclare « avec un taux de précarité de près de 70 %, il n’est pas surprenant que plusieurs de nos membres n’atteignent pas le revenu viable. Il faut des emplois de qualité avec le plus grand nombre d’heures pour avoir un revenu décent. »
Il ajoute « une éducatrice en service de garde qui travaille vingt-six (26) heures par semaine obtient un salaire annuel de 29 700 $ et une préposée aux élèves handicapés qui n’a que dix-neuf (19) heures par semaine atteint un revenu annuel de 20 400 $, ce qui est nettement suffisant pour bien vivre. »
Des emplois plus attrayants ailleurs
De son côté, la présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine, ajoute que des emplois plus attrayants sont offerts dans le secteur privé. « Plusieurs de nos membres que ce soit du côté administratif, en soutien direct aux étudiantes et étudiants ou des ouvriers ont démissionné de leur poste pour occuper un emploi ailleurs où ils sont assurés d’obtenir un meilleur salaire et une charge parfois moins lourde. Les collèges perdent ainsi une précieuse expertise et peinent à pourvoir les postes laissés vacants. Les gens ont beau aimer leur emploi, être capables de vivre décemment, c’est la moindre des choses quand tu travailles à temps plein dans le secteur public. »
Faire partie de la solution
En terminant, les deux leaders syndicaux invitent les organismes scolaires et les collèges à tenir compte du personnel de soutien et du rôle important qu’il joue chaque jour dans la bonne marche de nos établissements.
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