Mesurer l’ampleur du problème pour forcer nos gouvernements à agir
Pour le porte-parole du groupe Échec aux paradis fiscaux, Claude Vaillancourt, il est grand temps que nos gouvernements cessent de faire l’autruche et publient des estimations officielles : « C’est seulement ainsi que nous pourrons mesurer l’ampleur du problème qu’entraîne l’utilisation des paradis fiscaux sur les revenus de nos gouvernements de même que son impact direct sur nos services publics. La classe moyenne et les travailleuses et travailleurs québécois ne peuvent porter seuls le poids du financement de nos écoles, de nos hôpitaux et de tous les autres services publics qui sont à la base de notre qualité de vie. Les grandes entreprises, les banques et les contribuables fortunés qui profitent des échappatoires fiscales doivent faire leur juste part et payer leur dû, comme nous tous ».
Combien d’impôts nous échappent ?
Selon Statistique Canada, en 2011, les Canadiennes et les Canadiens possédaient des actifs évalués à 140 milliards de dollars dans les six principaux paradis fiscaux, dont 53 milliards de dollars à la Barbade et 26 milliards de dollars aux Îles Caïmans. Bien que l’utilisation des paradis fiscaux par les sociétés et les individus canadiens soit considérable, aucune estimation fiable de l’ampleur des pertes fiscales n’a été faite à ce jour. Combien d’impôts nous échappent ? La population canadienne et québécoise a besoin d’estimations officielles pour connaître les impacts directs des paradis fiscaux sur les revenus des gouvernements. Les autorités fiscales du Royaume-Uni l’ont déjà fait. Au Canada, l’ancien directeur parlementaire du budget, monsieur Kevin Page, proposait tout récemment à l’Agence du Revenu du Canada (ARC) de réaliser une telle estimation. L’ARC n’a pas encore donné suite à cette demande... « Faire la lumière sur la taille du problème incitera nos gouvernements à agir pour réfréner l’utilisation des paradis fiscaux, qu’elle soit légale ou illégale et à récupérer les revenus d’impôts perdus. Il faut agir maintenant parce que ce sont des sommes dont nous avons bien besoin pour soutenir nos services publics, mais aussi pour une simple question d’équité entre tous les citoyens » insiste le porte-parole du groupe Échec aux paradis fiscaux.
Faisons-nous entendre !
Dans le cadre de cette campagne, le groupe Échec aux paradis fiscaux invite la population à se rendre sur son site internet, echecparadisfiscaux.ca, pour envoyer un message aux ministres des Finances du Québec et du Canada, Nicolas Marceau et Jim Flaherty, à la ministre du Revenu national ,Gail Shea, de même qu’à leurs députés. En plus de cette campagne invitant la population à faire pression sur nos gouvernements, le groupe Échec aux paradis fiscaux poursuivra ses travaux afin de réclamer au cours des prochains mois de plus vigoureuses actions des gouvernements à l’encontre de l’utilisation des paradis fiscaux.
Profil du groupe Échec aux paradis fiscaux
Le groupe Échec aux paradis fiscaux est composé de plusieurs organisations syndicales, étudiantes et civiles qui s’intéressent aux finances publiques et qui partagent des valeurs d’équité et de justice sociale. Il est composé des organisations suivantes : Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ; ATTAC-Québec ; Centrale des syndicats démocratiques CSD ; Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ; Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ; Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ; Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ ; Secrétariat intersyndical des services publics SISP ; Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) ; Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) ; Réseau pour la justice fiscale / Québec ; Union des consommateurs.