Les révélations des Paradise Papers sur les fraudes fiscales des plus riches, les piétinements de la lutte contre le réchauffement climatique à la COP23 sous l’impact des pressions des lobbyings des énergies fossiles, la continuation de la lutte antiraciste et la poursuite de la vague des dénonciations des violences qui tissent le quotidien de la vie des femmes sont les nouvelles qui ont marqué la semaine.
L’utilisation des paradis fiscaux pour éviter les impôts est une pratique de plus en plus généralisée. Les élites économiques sont parvenues, avec l’aide de la classe politique à légaliser ces détournements. Romaric Godin, nous explique que ces pratiques “... font partie intégrante du capitalisme financier mondialisé.” Et il nous aide à comprendre les effets des paradis fiscaux sur la financiarisation, la croissance des inégalités, la concurrence fiscale, la déconstruction de l’État providence et de la protection sociale. Martine Orange montre que les pratiques d’optimisation et de fraude fiscales des grands groupes capitalistes, cela veut dire : “moins d’argent pour l’éducation, les hôpitaux, la recherche, les infrastructures, plus de dettes et d’impôt mis à la charge des autres contribuables.”. C’est pourquoi il faut dénoncer sans relâche ces pratiques. Claude Vaillancourt, nous rappelle que le Parti libéral du Canada qui prétend s’opposer à l’évasion fiscale avait comme responsable de son financement un membre de la famille Bronfman, famille qui a “orchestré pendant des années une campagne de lobbying à Ottawa afin de combattre toute législation susceptible de restreinte l’utilisation d’officines offshore”.
Alors que 15 364 scientifiques de 184 pays lançaient un appel intitulé « Avertissement à l’humanité » où ils exhortent l’humanité à freiner la destruction de l’environnement et avertissaient : « Si nous voulons éviter de grandes misères humaines, nous devons “opérer un changement profond dans notre gestion de la Terre et de la vie qu’elle recèle. ». La rencontre à la COP23 ne laisse pas espérer que ce virage pourrait se faire à moins que la majorité populaire parvienne à reprendre le contrôle de l’agenda et à écarter les élites économiques et politiques aujourd’hui au pouvoir. Maxime Combes, pour sa part, défend la nécessité de maintenir l’objectif de ne pas permettre que l’augmentation de la température terrestre dépasse le seuil des 2 degrés Celsius. Mais, il explique que cet objectif va nécessiter d’enterrer les nombreuses décisions politiques et économiques des États et des entreprises qui ne sont pas à la hauteur du défi climatique.” Mais cela ne risque guère de passer par les grandes messes internationales, car comme le rappelle Rachel Knaebel, les négociations climatiques sont encore sous l’influence des gros pollueurs.
Dans une contribution, Via Campesina indique que la solution passe par la mobilisation la plus large possible de la population : “Nous appelons au renforcement de toutes les mobilisations contre ce système qui engendre les crimes climatiques actuels et futurs. Nous devons lutter contre tous les accords de libre-échange et les désastreux projets pétroliers, gaziers et miniers, ainsi que tous les mégaprojets exclusifs (barrages, autoroutes, aéroport, plantations, etc.) Nous devons transformer de toute urgence les systèmes de production financiers, sociaux et écologiques, ainsi que le partage du travail et de la richesse, la préservation des biens communs tels que l´eau, la terre, la flore et la faune.”
Benoit Renaud revient sur l’abandon par le gouvernement Couillard de la Commission d’enquête sur le racisme systémique et il explique l’écoute que reçoivent les discours des nationalistes du PQ et de la CAQ qui dénient l’existence du racisme systémique au Québec. Gretchen Kelly livre un témoignage décapant sur la violence quotidienne vécue par les femmes.
Les débats entourant la fusion de Québec solidaire et d’Option nationale prennent un tournant cette semaine. C’est la question du rapport entre lutte sociale et indépendance qui sont prises en compte dans différentes contributions. André Frappier aborde les rapports entre la lutte pour l’indépendance du Québec et ses implications sur la lutte pour la justice sociale et l’émancipation des peuples dans l’État canadien. Ludvic Moquin-Beaudry souligne le fait qu’il faut éviter d’identifier la politique péquiste avec la lutte de Québec solidaire pour l’indépendance et qu’il faut se rappeler que Québec solidaire sera appelée à “défendre plus que jamais sa position indépendantiste et antiraciste, républicaine et inclusive.” C’est dans un tel cadre politique que se pose la question de la fusion avec Option nationale.
Un texte collectif de membres de Québec solidaire répond pied à pied à différents mythes sur l’Assemblée constituante. Ce texte, “Sept mythes sur l’assemblée constituante” défend la nécessité pour Québec solidaire de ne pas s’en tenir à sa position actuelle sur la constituante.
Pour terminer, nous vous invitons à lire tout particulièrement deux entrevues qui remettent les pendules à l’heure.
Alors que la démagogie sur la réalité de la Première Guerre mondiale a fleuri en ce 11 novembre, Jacques R. Pauwels nous explique les fondements de cette guerre où la population ouvrière et paysanne a été envoyée à la boucherie pour permettre un repartage des colonies entre les différentes puissances impérialistes.
Présentant son dernier livre ayant pour titre, Dire non ne suffit plus, Naomi Klein “livre une analyse implacable du président américain décrit en « prédateur en chef ». Pour contrer les effets des processus politiques qui l’ont porté au pouvoir, elle appelle à défendre des alternatives démocratiques, solidaires, écologiques et sociales.” Cette entrevue est présentée sous la forme de six vidéos où elle nous livre l’essentiel de ces analyses. Une invitation à lire son dernier livre, si cela n’est pas encore fait.
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