À peine une semaine après les événements, ramener dans l’espace public des versions, certes plus souples, d’une Charte qui avait créé tant de polarisation au sein de la population québécoise sème une confusion inutile. Faut-il rappeler que l’interdiction du port de signes religieux dans la fonction publique française n’a pas empêché des attentats meurtriers ? », continue la députée.
Poser les bonnes questions
« Il faut réaffirmer dans un texte de loi l’importance d’une laïcité forte au Québec, pour nous assurer de la neutralité de l’État en matière de religion et de bonnes pratiques permettant un vivre-ensemble consensuel, fondé sur des valeurs partagées au Québec, comme l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais, à l’heure actuelle, nous diviser encore autour du port de signes religieux par des fonctionnaires et travailleuses-eurs des services publics n’apporterait aucune véritable solution relativement à la lutte aux intégrismes politiques et religieux », met en garde Mme David.
Québec solidaire est aussi d’avis qu’il faut discuter rapidement de laïcité et de lutte aux intégrismes au Québec. Cette responsabilité incombe au Premier ministre. « M. Couillard doit avoir le courage politique de déposer un projet de loi, promis depuis la campagne électorale de 2014 et sans cesse repoussé, sur la lutte aux intégrismes et l’encadrement de la laïcité. Il doit proposer un processus de débat qui favorisera des discussions porteuses de perspectives à la fois fermes, inclusives et rassembleuses. Les Québécoises et Québécois souhaitent que le Québec affirme haut et fort son attachement à des valeurs communes, dont la laïcité des institutions publiques », rappelle Mme David.
Charte solidaire de la laicité
En octobre 2013, Québec solidaire avait déposé à l’Assemblée nationale son projet de Charte de la laïcité qui contenait les éléments suivants : l’inclusion de la laïcité dans le préambule et le corps-même de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne ; la clarification du devoir de réserve des employé-e-s de l’État et des services publics ; la règle de l’offre et de la réception de services à visage découvert ; l’encadrement des pratiques d’accommodement et l’interdiction de porter des signes religieux pour les employés-es de l’État qui ont un pouvoir de coercition et pour la présidence de l’Assemblée nationale. « Notre projet solidaire ne prétend pas régler immédiatement toutes les questions relatives à la laïcité de l’État ou de l’intégration citoyenne, mais de chercher à faire avancer la société québécoise dès maintenant vers un vivre-ensemble plus serein. Je souhaite vivement que cette discussion soit entreprise dans les prochains mois », conclut la députée.