Au milieu de la foule massée devant le siège de la filiale tunisienne du leader mondial des centres d’appel, qui scandait sur un petit air de manifestation française "Tous ensemble ! Tous ensemble !", Olivier Besancenot est venu apporter son soutien. "J’avais déjà été les voir en France, à Boulogne, ces sociétés déshumanisées sont des zones de non-droit", harangue l’ancien porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).
Des dizaines de milliers d’altermondialistes, associatifs et syndicaux à Tunis
"Ben Ali avait laissé la porte ouverte à ces entreprises délocalisées en leur offrant une exonération d’impôt pendant les dix premières années, ensuite elles ont changé de statut en se transformant en sociétés off-shore pour bénéficier d’une deuxième grâce et en se contentant de transférer les salariés", souligne Taha Laabidi, syndicalistes chez Téléperformance. "Nous voulons obtenir, comme cela avait été convenu dans l’accord de 2010 qui n’est pas respecté, la classification du personnel selon l’ancienneté et les compétences", ajoute-t-il. Téléperformance emploie plus de 5 000 salariés dans six centres d’appel en Tunisie.
Tarek Abidi, titulaire d’une maîtrise en marketing, à l’image du niveau de diplômes de 80 % des salariés du secteur en Tunisie, dit percevoir 225 euros par mois après douze ans d’ancienneté. "Depuis 2001, soupire-t-il, je suis technicien opérateur à raison de 50 à 60 appels par jour..."
Des dizaines de milliers d’altermondialistes, associatifs et syndicaux ont convergé à Tunis pour le premier FSM en terre arabe. Human Rights Watch a dénoncé dans un communiqué, mardi, le blocage d’une délégation de syndicalistes et de militants des droits de l’homme algériens, empêchée par les autorités algériennes de se rendre à Tunis.