D’abord, les salariés de bureau se prononcés vendredi soir en faveur de cette entente dans une proportion de 84%. Puis, samedi, ce fut au tour des salariés d’usine de faire de même, mais dans une proportion de 51% cette fois-ci.
Notons que dans les deux cas, l’entente soumise au vote était le résultat d’une hypothèse de règlement développée par la conciliatrice assignée par le Ministère du Travail au dossier. En effet, plus tôt en juin cette année, les deux unités avaient rejeté les ententes de principe négociées par leurs représentants.
Suite aux 2 rejets, l’employeur a par la suite demandé la conciliation. Devant l’échec des pourparlers et surtout, devant l’avis de grève émis par les membres de l’usine pour le 6 juillet, la conciliatrice avait convoqué les parties à une ultime séance de travail avant cette échéance. Devant les efforts pour trouver un compromis et constatant que les parties n’arrivaient pas à se rejoindre, la conciliatrice a alors proposé une hypothèse de règlement que le syndicat a accepté de présenter aux membres avant de mettre à exécution son mandat de grève.
L’hypothèse règle la question salariale qui était l’enjeu majeur de l’échec de pourparlers. Les deux ententes sont similaires sur les enjeux monétaires, mais comportent aussi plusieurs améliorations normatives propres à chacune des deux unités d’accréditation.
En effet, les augmentations salariales sont de 7,5% la première année, 3,85% pour la deuxième et de 3 % à la troisième année. Pour l’année 2 et 3, une clause d’indexation des salaires selon l’IPC est prévue au cas où l’augmentation négociée serait insuffisante pour couvrir l’inflation, mais avec un maximum pour chacune des deux années. Du côté de l’usine, certaines occupations voient aussi leur salaire revu à la hausse avec l’introduction d’une grille salariale qui reconnait mieux les métiers spécialisés. Au total, les salariés et salariés bénéficieront des augmentations de salaire variant de 14,35% à 17 % sur trois ans que les salariés auront droit.
Soulignons aussi l’ajout de congé automatique et d’un régime de vacances améliorées notamment, avec une semaine de vacances additionnelle pour tous les salariés de 25 ans et plus.
« Nos membres ont apprécié les efforts réalisés par leur comité de négociation malgré le contexte difficile et se réjouissent aussi des gains obtenus », indique Karine Gagnon, présidente de l’unité des employés de bureau.
En ce qui concerne l’usine, le verdict a été plus serré. Selon Benoit Tremblay, président de l’unité des employés d’usine : "Nous avons atteint un niveau de préparation au conflit sans précédent, et la mobilisation était profondément enracinée dans l’opinion de nos membres. Nous savions que leurs attentes étaient élevées, et le vote d’aujourd’hui en est la preuve. La moitié de nos membres était déterminée à déclencher un conflit pour obtenir de meilleurs résultats, mais l’autre moitié est également très satisfaite des gains réalisés. La démocratie a joué son rôle."
"Nous devrons travailler pour éviter que cette situation ne provoque davantage de divisions. Nous n’avons aucune crainte à entreprendre cette tâche et nous la mènerons dès que les choses se calmeront. Il sera nécessaire d’engager une bonne discussion avec nos membres afin de dresser un bilan de cette négociation", déclare Martin Lambert, représentant national pour Unifor Québec et responsable des négociations pour les deux unités.
Unifor représente environ 700 travailleuses et travailleurs du côté de l’usine et environ 250 du côté des employés de bureau.
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