Le processus de revalorisation du travail des paramédics est enclenché
Ce mercredi, les représentants du Syndicat du préhospitalier de Montréal et de Laval (FSSS-CSN) et ceux d’Urgences-santé ont apposé leur signature au bas d’un nouveau contrat de travail qui consacre une amélioration substantielle des conditions de travail dans ce secteur.
Le nouveau contrat, en vigueur jusqu’au 31 mars 2010, prévoit notamment un nouveau rangement salarial pour les ambulanciers paramédicaux. Concrètement, le salaire horaire au haut de l’échelle passera à 30,40 $, le 1er juillet 2009. Avant la signature de cette entente, le salaire maximum d’un ambulancier paramédical d’Urgences-santé était de 22,44 $ l’heure. Il s’agit d’une grande victoire pour ces travailleuses et ces travailleurs membres de la CSN, obtenue à l’issue d’une lutte qu’ils mènent depuis plusieurs années. Les travaux se poursuivront au cours des prochains mois afin de déterminer comment les salarié-es seront intégrés dans le nouveau rangement salarial.
Notons également que des travaux se tiendront pour évaluer un nouveau titre d’emploi pour les paramédics en soins avancés. Ceux-ci bénéficieront immédiatement d’un supplément salarial de 5 %. Avant cette entente, ils recevaient le même salaire que leurs confrères affectés aux soins primaires.
Le syndicat restera vigilant
Tous les problèmes ne sont pas réglés chez Urgences-santé, loin s’en faut. Par exemple, au niveau de la pénurie de main-d’œuvre et de la surcharge de travail, les récents gains aideront certainement à revaloriser la profession, mais beaucoup de travail reste à faire pour s’attaquer aux problèmes de rétention du personnel. À cet effet, des mesures incitatives devront être mises en avant. Il faudra également s’attaquer à la détresse psychologique, aux maladies et aux accidents de travail. Le syndicat souhaite poursuivre ce travail de concert avec Urgences-santé et le ministère, au sein d’un comité paritaire des relations de travail, une autre innovation de cette convention collective.
« Je pense que personne n’ignore les difficultés inhérentes à notre travail. Notre employeur sait très bien quel type de pression nous subissons au quotidien. Pour sa part, le ministère de la Santé et des Services sociaux sait à quel point notre rôle est névralgique dans le système. Quant à nous, les paramédics, nous savons que lorsque nous nous engageons pour une cause juste, nous atteignons nos objectifs. Tous les ingrédients sont là pour que la recette fonctionne. Si tous les intervenants sont de bonne foi, on va être en mesure de résoudre les problèmes de relations de travail chez Urgences-santé, estime, confiant, le président du syndicat Réjean Leclerc. Cela dit, soyons clair : le Syndicat du préhospitalier ne lésinera sur aucun moyen pour obtenir des progrès à l’intérieur de ce comité si ses travaux venaient à s’enliser », ajoute-t-il.
Autres gains
Les ambulanciers paramédicaux auront dorénavant droit à des primes de soir (4 %) et de nuit (11 %). Celles-ci sont rétroactives au 1er septembre 2006. De plus, à compter du 30 mars 2010, ils toucheront une prime de 4 % pour le travail effectué durant la fin de semaine.
Les parties ont convenu de tout mettre en œuvre pour limiter le recours aux heures supplémentaires. De plus, tout travail effectué en sus d’une période normale de travail sera dorénavant rémunéré à 150 % du taux horaire régulier.
L’entente prévoit la mise sur pied d’un programme de retraite progressive, ce qui permettra aux ambulanciers paramédicaux d’y avoir accès plus facilement, tout en leur permettant d’améliorer leurs revenus une fois retraités.
Les 824 membres du Syndicat du préhospitalier de Montréal et de Laval (FSSS-CSN) assurent les services préhospitalier du Grand Montréal. Le Syndicat fait partie de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN qui représente quelque 3000 ambulanciers paramédicaux partout au Québec.
Source : CSN - 7 mars 2008