Le 22 mai dernier, la section 22 du Syndicat National des Travailleurs de l’Éducation entrait en grève, exigeant une hausse salariale et une amélioration des conditions d’enseignements, déplorables à l’heure actuelle. Cette section, forte de ses 70 000 membres, porte ces revendications depuis 26 ans. Le 14 juin, le gouverneur de l’État, Ulises Ruiz Ortiz, tente d’en finir avec le mouvement en répondant aux grévistes par une forte répression, qui a pour effet de radicaliser ceux-ci et d’indigner une très grande partie de la population.
Aujourd’hui, l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO), constitué de près de 400 groupes de la société civile (organisations populaires et autochtones, syndicats indépendants, associations de quartier, etc.), mène une lutte pour l’autonomisation et la prise en charge collective de l’avenir de leurs communautés. La population de Oaxaca vit dans une situation d’extrême pauvreté (460 des 570 municipalités de l’État ne disposent pas de services de bas comme l’accès à l’eau, l’électricité, les routes ou l’assainissement) et ce, même si elle constitue l’une des zones du Mexique les plus riches en biodiversité et autres ressources naturelles.
Convaincus que la lutte et l’expérience de l’APPO sont légitimes et démocratiques, nous joignons nos voix au mouvement de solidarité internationale qui dénonce la violente répression exercée sur la population de Oaxaca depuis plusieurs semaines.
Cette répression, perpétrée par les forces militaires, la Police Fédérale et des groupes armés associés au pouvoir en place, est violente, illégitime et pratiquée dans l’arbitraire et l’illégalité. De nombreuses violations des droits humains ont été documentées : assassinat de citoyens par des policiers en civil, tirs d’armes à feu contre des stations de radios indépendantes, kidnapping et torture de leaders d’organisations sociales et détentions arbitraires sans mandat d’arrêt sont au nombre des agressions commises contre le mouvement civil.
Nous demandons donc, en solidarité avec l’APPO :
– le retrait des forces militaires et de la police fédérale ;
– la libération des prisonniers et prisonnières politiques ;
– la justice pour les victimes de ces agressions.
Nous exigeons que la résolution du conflit se fasse de manière pacifique, à travers un dialogue et une négociation favorisant une réponse démocratique aux demandes justes du peuple de Oaxaca, et non à travers la militarisation du conflit qui ne fait qu’aggraver la situation dans la violence et dans le sang.
Nous appelons aussi les autorités canadiennes à intervenir en ce sens auprès de leurs homologues mexicains.
Comité de solidarité avec les peuples de Oaxaca
Alliance de la Fonction publique du Canada - section Québec ; Alternatives ; Association étudiante du Cégep Ste-Foy ; Carrefour de pastorale en monde ouvrier (CAPMO) ; Carrefour Tiers-Monde ; Centrale des Syndicats du Québec (CSQ) ; CKIA 88,3 FM ; Collectif anarchiste La Nuit (NEFAC) ; Comité politique du Café Bar l’AgitéE ; Conseil Régional de la FTQ Québec Chaudières-Appalaches ; Entraide Missionnaire Québec ; Gauche Socialiste ; Groupe d’entraide internationale Spirale ; Ici la Sexta ; Journal Droit de Parole ; Organisation québécoise de solidarité internationale pour les droits humains ; Québec Solidaire ; Regroupement d’éducation populaire en action communautaire (RÉPAC 03-12) ; Réseau du Forum Social 03-12.