« Les employé-es de soutien, les enseignantes, les enseignants et les professionnel-les s’unissent et font du bruit ce matin pour rappeler au gouvernement Legault, à la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, ainsi qu’aux dirigeantes et aux dirigeants de la Fédération des cégeps que nous sommes les piliers des collèges. Nous voyons cependant nos chaises se vider et sommes très inquiets de cet exode. Les problèmes d’attractivité et de rétention dans toutes les catégories d’emploi sont grandissants. Il faut donner un sérieux coup de barre », déclarent d’une seule voix les représentantes et les représentants du Secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) ainsi que de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).
Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN, rappelle que la rareté de main-d’œuvre en éducation touche aussi le personnel de soutien des cégeps, qui fait des miracles pour le réseau collégial en le tenant à bout de bras. « Sans les employé-es de soutien, les cégeps n’ouvriraient tout simplement pas le matin. À force de ne pas reconnaitre ni respecter l’apport de toutes ces travailleuses et de tous ces travailleurs qui œuvrent dans l’ombre, on se retrouve avec des gens qui se sentent ignorés et qui décrochent. Et ça, franchement, le gouvernement n’en a pas les moyens dans un contexte où les postes sont de plus en plus difficiles à combler, quand ils le sont ! Le gouvernement nous propose une hausse salariale dérisoire et nos employeurs veulent sabrer les conditions de travail. Drôle de logique », observe M. Pavoni.
En ce qui concerne les professeures et les professeurs de cégep, Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN, souligne que la précarité demeure un problème majeur dans le réseau. « En enseignement collégial, l’absence de sécurité d’emploi est une réalité à laquelle nombre de professeur-es font face. Faute d’investissements conséquents et d’un mode de financement adéquat, les enseignantes et les enseignants du régulier peuvent passer plus de 15 ans sans obtenir leur permanence. Si le gouvernement veut véritablement rendre les cégeps plus attrayants en tant que milieux de travail, il s’avère impératif d’améliorer les modalités d’ouverture de poste, entre autres choses », affirme M. de Repentigny.
Les enjeux d’attraction et de rétention touchent également le personnel professionnel, dont les services constituent un maillon essentiel à l’accomplissement de la mission des cégeps. « Un nombre inquiétant de professionnel-les quittent le réseau collégial au profit d’autres secteurs où les conditions de travail sont plus alléchantes, tels que le privé ou les universités. Lorsque les chaises des professionnel-les sont vides, ce sont les services aux étudiantes et aux étudiants qui écopent. La FP-CSN a des solutions pour lutter contre la surcharge de travail et pour valoriser l’expertise des professionnel-les du réseau public, mais le gouvernement demeure fermé à la table de négociation et ne semble pas saisir l’urgence d’agir » de mentionner Kathrin Peter, 2e vice-présidente de la FP-CSN, responsable de l’enseignement supérieur.
Bertrand Guibord, secrétaire-général du Conseil central de Montréal métropolitain (CCMM-CSN), termine en rappelant que la partie patronale doit élargir ses horizons. « On voit que le gouvernement Legault tente de diviser les travailleuses et les travailleurs du secteur public dans sa manière de négocier. Or, les différentes catégories de personnel des cégeps sont rassemblées aujourd’hui afin de démontrer que cette stratégie est déjà mise en échec », conclut M. Guibord.
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