La CSN est préoccupée de cet état de fait. Le ministre Barrette semble en effet intéressé à développer la présence du privé dans le secteur du soutien à domicile, en annonçant des investissements nouveaux pour la formation des travailleuses et des travailleurs. Si l’économie sociale occupe une place majeure dans notre société, son rôle ne doit pas être d’entrer en compétition avec les services offerts dans le secteur public. « Nous le disons depuis longtemps, l’austérité, c’est un chemin tracé d’avance pour la privatisation de l’ensemble des services publics, c’est maintenant le secteur privé qui, en se réjouissant de son expansion, vient confirmer nos pires craintes », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.
Pour la CSN, le recours au privé et même aux entreprises d’économie sociale ne fera en sorte que d’offrir des services à moindre coût en abaissant les conditions de travail de la main-d’oeuvre. « Ce n’est, ni plus ni moins, qu’une forme de délocalisation, affirme Jean Lacharité. On coupe des emplois de qualité offerts dans le public pour les remplacer par des emplois aux conditions de travails moindres, et ce sont particulièrement des femmes qui occupent ces emplois. D’ailleurs, cette précarité se traduit souvent par un plus grand roulement, et cela aura des répercussions sur la qualité des services, contrairement à ce que prétend le ministre Barrette. » Rappelons que le ministre des Finances disait en octobre dernier : « Il y a énormément d’organismes communautaires qui peuvent livrer des services sociaux. Ça coûte moins cher que s’il s’agit d’un réseau ».
La CSN se désole aussi du fait que cette privatisation risque de faire beaucoup de laissés- pour-compte : « Il est certain que cette situation aura pour résultat de limiter l’accès à ce service, principalement pour les personnes à faible revenu. Oubliées l’universalité et l’équité, le ministre Barrette en a décidé autrement », déplore Jean Lacharité,
Chaque jour, le virage néolibéral se confirme dans le système de santé et des services sociaux. « À ce rythme, on se réveillera d’ici quelque temps avec des services assurés par le privé, de plus en plus de gens qui en seront exclus, et des hôpitaux qui se feront concurrence… bref, une américanisation du système. »