« Les besoins de logements décents et véritablement abordables pour les gens à modeste et à faible revenus sont criants et devraient faire clairement partie des priorités gouvernementales », fait valoir Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU. Elle rappelle que selon Statistique Canada, le nombre de ménages locataires consacrant une part démesurée de leur revenu pour se loger s’élève maintenant à 457 375 au Québec. Parmi ceux-ci, 58 000 consacrent plus de 100 % de leur revenu pour le loyer. « Derrière ces chiffres astronomiques se cachent autant de drames quotidiens, que semblent ignorer les membres du gouvernement », s’inquiète la porte-parole. « L’insuffisance des politiques actuelles de logement forcent des milliers de ménages à vivre dans un logement trop cher pour leurs moyens, en mauvais état, trop petit pour tous les membres de leur famille, mal adapté à leur condition physique, voire à se retrouver carrément à la rue », s’indigne-t-elle.
Le FRAPRU souligne que non seulement les 3000 logements sociaux actuellement financés sont insuffisants, mais que les paramètres d’AccèsLogis, dont les coûts de construction, n’ont pas été indexés depuis 2009. De plus, différentes mesures qui facilitaient la réalisation dans les différentes régions ont été coupées, dans la vague des mesures d’austérité adoptées ces dernières années. Le regroupement rappelle que, dans le Plan pour l’inclusion économique et la participation sociale déposé en décembre dernier, le gouvernement a admis qu’il devait ajouter 38,8 millions $ dans AccèsLogis pour parvenir à livrer quelque 7000 logements sociaux déjà planifiés. Selon le FRAPRU, c’est la reconnaissance que le programme doit être indexé de toute urgence. « Le fait que seulement 1742 logements sociaux soient sortis de terre l’an dernier illustre bien les importantes lacunes du programme », note Véronique Laflamme.
Le FRAPRU s’explique mal, qu’après avoir engrangé des surplus record de 4,4 milliards $ au cours de la dernière année et avoir annoncé de nouvelles baisses d’impôt, les Libéraux n’aient rien prévu de plus substantiel pour les personnes mal-logées, de même que pour lutter contre l’itinérance et la pauvreté. Pour répondre aux besoins les plus urgents, l’organisme réclame des investissements suffisants pour réaliser 50 000 logements sociaux en cinq ans. « Les importants surplus budgétaires et les sommes annoncées par le fédéral, dans sa Stratégie canadienne sur le logement, rendent cela tout à fait possible », conclut sa porte-parole.
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