De plus, sur papier, l’Institut compte présentement 840 employés syndiqués, mais si l’on déduit les nombreuses personnes en congés de maladie, sans solde, parentaux, etc., il n’en reste que 685.
Le syndicat, soit la section locale 2960 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), souligne la pénurie d’intervenants spécialisés en pacification et en sécurité (ISPS), chargés des interventions d’urgence dans l’établissement. Ces ISPS quittent en flot continu pour aller travailler dans le système carcéral provincial ou fédéral de même que les corps policiers, où les salaires et conditions de travail sont meilleurs.
« Il faut encore et toujours rappeler que l’Institut Pinel évalue et traite en psychiatrie des patients qui présentent un risque élevé de comportements violents. On parle des 1 % de patients que ni les hôpitaux ni les prisons ne peuvent prendre en charge. Pourtant, le gouvernement du Québec laisse l’Institut fonctionner sans une grande partie du personnel dont il a absolument besoin. Le 14 décembre dernier, le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) a refusé la proposition du syndicat d’accorder une prime de rétention de 10 % aux ISPS, ce qui aurait été un premier pas pour que l’Institut conserve son expertise. C’est inacceptable », de commenter Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
« En 2022, les employés de l’Institut ont déposé huit plaintes à la CNESST, un record. L’Institut a un triste historique d’incidents violents, de blessures importantes des employés et de traumatismes psychologiques. En ce moment, nos membres et leurs proches sont particulièrement inquiets que quelque chose de grave puisse encore se produire. C’est inacceptable ! Travailler en sécurité en 2023 dans la santé et les services sociaux, c’est un droit ! C’est pour ça que nous sommes ici aujourd’hui », d’ajouter Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.
« Nous n’acceptons pas que le gouvernement du Québec laisse pourrir la situation à l’Institut Pinel. Nous n’acceptons pas qu’il joue ainsi avec la vie des travailleurs et des travailleuses, des patients, du public. C’est un exemple très fort de la négligence que l’on retrouve un peu partout dans le réseau de la santé et des services sociaux. Si le gouvernement a autant d’argent pour les agences de placement privées, pourquoi a-t-il refusé un investissement essentiel pour retenir les ISPS », se demande Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).
« Par-dessus le marché, les relations de travail sont extrêmement difficiles à l’Institut. La partie patronale les judiciarise à l’extrême. Le climat de travail est exécrable. Selon nous, tout ça reflète une crise de gestion, puisqu’on observe un roulement excessif du côté des cadres. Il est temps que l’Institut se reprenne en main et que le gouvernement de la CAQ lui donne les moyens de le faire. N’attendons pas un autre incident dramatique à Pinel », de lancer Marie-Ève Desormeaux, présidente du SCFP 2960.
Lors de la manifestation, les employés syndiqués étaient épaulés de membres de différents secteurs du SCFP et d’autres organisations syndicales, de retraités de l’établissement ainsi que de membres de leur famille.
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