En conférence de presse ce matin, les porte-parole du SISP dans la région, Janine Hould, de la CSQ, Sylvain Sirois, de l’APTS et Suzanne Joncas, du SFPQ, ont qualifié ce recul du gouvernement de grande victoire de mobilisation régionale.
« Nous venons de faire la preuve que lorsqu’une population se mobilise, un gouvernement n’a d’autre choix que d’entendre sa voix. Notre solidarité syndicale et citoyenne a obligé le gouvernement à faire marche arrière sur la question de l’abolition de la prime de rétention de 8 % dans la cadre de la négociation du secteur public. Il s’agit d’une bonne nouvelle, tant pour les 2 500 travailleuses et travailleurs concernés que pour l’ensemble de la région », de dire les leaders syndicaux.
« Depuis l’annonce des intentions du Conseil du trésor, nous avons multiplié nos représentations politiques, étoffé nos arguments à la table de négociation et maintenu la pression sur le gouvernement en mobilisant, de façon très importante, nos membres, mais aussi la population et plusieurs organisations économiques et sociopolitiques de la région. Ensemble, nous avons fait bouger les choses » poursuit Janine Hould.
Des intérêts communs
Ce dossier est un bel exemple que lorsqu’un gouvernement adopte une mesure qui touche le personnel du secteur public, il affecte également l’ensemble de la communauté. « La disparition de cette prime aurait de graves conséquences sur l’offre de services publics dans la région. On estime à près de 70 % le nombre de travailleuses et travailleurs de la région qui délaisseraient leur emploi dans le secteur public ; c’est considérable ! Une telle décision serait complètement irresponsable. Les citoyennes et citoyens de la région ont droit aux mêmes services que ceux offerts ailleurs dans la province », explique Suzanne Joncas, du SFPQ.
Une perte de 12,5 millions de dollars évitée
En plus d’entraîner un exode des travailleuses et travailleurs, l’abolition de cette prime engendrerait une perte directe de 10 millions de dollars pour l’économie de la région, une somme à laquelle s’ajouteraient 2,5 millions de dollars en perte de retombée indirecte.
« La prime de rétention de 8 % permet de compenser, depuis le milieu des années 1970, le coût de la vie plus élevé à Sept-Îles et à Port-Cartier. Nous avons réussi à démontrer au gouvernement à quel point l’abolition de cette mesure appauvrirait les travailleuses et travailleurs de la région et affaibli l’économie de la Côte-Nord. La forte mobilisation de la population et de la communauté des affaires a été un précieux atout pour faire progresser la négociation », précise Sylvain Sirois.
Une lutte à poursuivre
Toutefois, les porte-paroles syndicaux demeurent très prudents puisque le gouvernement annonce déjà qu’il verra à nouveau s’il est nécessaire de maintenir la prime de rétention de 8 % à l’échéance de la prochaine convention collective. Les organisations syndicales devront alors reprendre la bataille, une fois de plus, pour lui faire entendre raison.
« Notre victoire sera véritablement complète seulement lorsque la prime de rétention de 8 % sera définitivement maintenue. Nous n’attendrons pas l’échéance de la prochaine convention collective pour faire valoir le bien-fondé de cette dernière. En fait, nous allons poursuivre la lutte pour que notre prime de 8 % retrouve sa place de façon définitive dans notre convention collective, dissipant par le fait même toute incertitude et toute insécurité pour nos membres », concluent-ils.