C’est pourquoi la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) ont déposé des plaintes de façon concertée à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vendredi dernier.
Les fédérations, affiliées à la CSQ, dénoncent à l’unisson le fait que le gouvernement contrevient à la Loi sur l’équité salariale (LES) en n’ayant pas procédé, le 20 décembre 2021, à l’affichage des résultats du maintien de l’équité salariale 2020, comme prévu.
L’irritation est d’autant plus grande que le gouvernement, toujours dans le cadre de l’exercice de maintien de l’équité salariale 2020, a pourtant réclamé à la CNESST deux délais supplémentaires et retardé le processus d’un an. Le fait que le gouvernement néglige toujours ses responsabilités d’employeur au terme de ces accommodements constitue un réel déni de la reconnaissance de la valeur des emplois de son personnel, composé à majorité de femmes, font valoir les leaders syndicaux.
« Que le Secrétariat du Conseil du trésor se traîne les pieds dans l’exercice du maintien de l’équité salariale est préoccupant, non seulement en termes de respect pour les droits des travailleuses, mais aussi parce que, ce faisant, il envoie un bien mauvais message à titre du plus important employeur au Québec. Le gouvernement ne peut pas à la fois parler d’équité salariale et se dérober de ses obligations légales : c’est une question de crédibilité. Vingt-cinq ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, l’heure n’est plus aux belles paroles, mais bien aux actions concrètes, et ça commence par assumer ses responsabilités à titre d’employeur. »
Rappelons que des milliers de plaintes visant le gouvernement employeur sont toujours en traitement au service des enquêtes de la CNESST pour le maintien 2010 et 2015, et que l’exercice pour le maintien 2020 n’est toujours pas débuté.
Le membership de la CSQ est constitué d’environ 80 % de femmes, occupant dans une très large proportion des emplois à prédominance féminine. La Centrale est donc soucieuse de constater que le gouvernement participe à la discrimination salariale systémique basée sur le sexe en se défilant de ses responsabilités en matière d’équité salariale et l’interpelle. Elle rappelle aussi le fait qu’il s’agit là d’une occasion ratée pour corriger la discrimination systémique basée sur le sexe dans des secteurs d’emplois féminins stratégiques, pourtant particulièrement affectés par la pénurie de main-d’œuvre.
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