« La facture de la main-d’œuvre indépendante ne cesse de gonfler », déplore le président du Conseil central de la Côte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay. « Pourtant, malgré leurs généreux profits, les agences privées poussent l’affront en n’assurant pas la formation adéquate de leur personnel. Cela démontre comment ces entreprises ne pensent qu’à l’argent et se soucient peu de la santé et de la sécurité des gens. »
En danger
« Il a un gros enjeu de sécurité pour les patients », souligne Guillaume Tremblay. D’ailleurs, nos membres nous racontent des histoires d’incompétence, de risques importants pour les usagères et usagers du réseau public.
« Il y a aussi un gros enjeu de sécurité pour les travailleuses et travailleurs compétents du réseau public », ajoute le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Steve Heppell. « Ils doivent faire attention pour ne pas se blesser quand la main-d’œuvre indépendante, faute de connaissances essentielles, ne suit pas les protocoles de soins. En plus, le manque de formation ajoute une charge de travail importante sur les épaules de nos membres déjà débordés, qui doivent payer pour le laxisme de leur employeur. »
Pourquoi ?
« Pourquoi le CISSS n’était-il pas au courant que la main-d’œuvre du privé n’a pas les compétences pourtant exigées aux travailleuses et aux travailleurs du réseau public ? » demande Steve Heppell. « Est-ce qu’on lui a caché cette information ? Ou est-ce qu’il n’a pas demandé ? » Rappelons qu’il est de la responsabilité des établissements de vérifier si les gens qui travaillent dans leurs murs sont aptes à prendre soin de la population.
« On nous assure maintenant que le CISSS va offrir de la formation aux préposé-es du privé. Nous sommes en droit de nous demander qui va payer ? », renchérit-il.
« Le recours au privé n’est pas la solution », tranche Guillaume Tremblay, du Conseil central de la CSN. « La formation de la main-d’œuvre indépendante par le réseau public, c’est accorder aux agences privées le beurre et l’argent du beurre. Le CISSS de la Côte-Nord et le ministère de la Santé et des Services sociaux doivent dès maintenant freiner le recours au privé, réinvestir dans le réseau public pour y attirer les travailleuses et les travailleurs. Sinon, on va frapper le mur du vieillissement de la population régionale de plein fouet. »
La privatisation impacte durement la Côte-Nord. Mais la CSN est engagée dans un effort national pour lutter contre le recours croissant au privé dans le réseau de la santé et des services sociaux. Elle appelle à un réseau Vraiment public.
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