Ma colère m’appartient.
Elle est un vent qui gonfle mes voiles depuis si longtemps.
Et les vôtres.
Elle suit le fleuve des exactions subies depuis si longtemps
que nous perdons le compte,
que nous ne savons plus pourquoi.
J’ai mis le temps qu’il fallait pour remonter aux sources,
pour retrouver les braises.
Pour faire face aux pilleurs, aux violeurs,
aux très respectables crosseurs qui nous font croire
de toute éternité
en engrangeant le profit de leurs exactions,
que les coupables sont ailleurs,
alors qu’ils sont encore souillés
de la jouissance
d’avoir violé, rompu, éclaté,
une fois de plus
nos consciences,
nos liens,
nos corps.
Le reste du chemin,
faisons-le ensemble,
ne laissons personne en chemin,
car au bout de cette voie,
ils sont là.
Quand nous approcherons,
ils montreront l’un d’entre nous du doigt,
en disant que c’est lui, ou elle,
qui est responsable.
Nous ne les écouterons pas.
Nous continuerons notre chemin.
Nous ne leur laisserons rien,
Même pas les reliquats de notre colère,
Et quand nous nous reposerons dans les plaines inconnues,
Nous pourrons apprendre à être,
autrement.
Manon Ann Blanchard
Un message, un commentaire ?