Pour la CSN, cette campagne est devenue nécessaire à la suite du dépôt du rapport de la Commission permanente de révision des programmes qui suggère d’accorder une plus grande place au privé dans la vente de vins et de spiritueux. La CSN juge que le rapport Robillard fait une analyse superficielle basée sur des données erronées ou incomplètes des résultats de la SAQ. « Il est important de déconstruire certaines idées préconçues et fausses au sujet de la SAQ avant de prendre une décision d’une telle importance », affirme Jean Lortie, secrétaire général de la CSN.
La centrale syndicale soutient que la SAQ génère des retombées significatives pour le Québec et pour l’ensemble de ses régions. En plus de rapporter plus d’un milliard de dollars en redevances à l’État, la SAQ possède une expertise mondialement reconnue, notamment au niveau de l’analyse des produits avec son laboratoire à la fine pointe de la technologie qui permet d’assurer, en amont, la qualité de tous les produits offerts. La société d’ État est également un important vecteur de développement des différentes régions par la création de plus de 7000 emplois répartis sur un vaste réseau de plus de 400 succursales. Les employé-es, en majorité dans les succursales, jouent un rôle conseil efficace et apprécié par une majorité de consommateur, 93 % selon un sondage commandé par la SAQ.
La CSN croit que la libéralisation n’est qu’une forme de privatisation du marché et n’apportera aucun avantage significatif, ni pour l’État, ni pour le consommateur, ni pour les employé-es. Plusieurs exemples de privatisation existent au Canada, dont ceux de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, et aucun ne permet de conclure que les prix diminueraient ou que l’expertise serait maintenue si le gouvernement Couillard privilégiait cette voie au Québec. « On s’apprête à démanteler une société d’État performante, créatrice de richesses et à jeter aux oubliettes une expertise longuement développée pour s’aventurer dans une voie qui ne profitera à personne », soutient Jean Lortie.
À ceux et celles qui critiquent certaines orientations de la SAQ, la CSN répond qu’il y a toujours lieu d’améliorer les choses, mais que pour cela, il faut que le gouvernement affirme haut et fort que la SAQ demeure publique.