Nous voudrions bien, Mme Néron, laisser la destinée de votre région entièrement entre vos mains, s’il s’agissait seulement de votre air, de votre planète, mais aussi de votre portefeuille. Or, la décision sur l’usine Énergie Saguenay ne peut vous appartenir en propre dans la mesure où toute la population du Québec aura à payer pour son fonctionnement et pour les emplois “créés” dans votre région.
Selon la structure tarifaire pour la demande industrielle d’Hydro-Québec, l’usine paierait 174M$ pour ses 5 milliards de kWh consommés chaque année les six premières années, et 217M$ les années suivantes. Or, cette électricité coûtera à Hydro-Québec entre 347M$ et 570M$ à livrer à l’usine annuellement, dépendant si on calcule à partir de la méthode interne d’Hydro-Québec ou à partir du coût de construction du dernier grand projet hydroélectrique du Québec. La subvention d’Hydro-Québec à GNL-Québec oscillerait donc entre un gigantesque 130M$ et un gargantuesque 397M$ par année.
Les méthodes de calcul de l’électricité consommée et livrée par Hydro-Québec à l’usine de liquéfaction sont illustrées dans le tableau 1.
Si on accepte les données du promoteur sur la création de 250 à 300 emplois à Saguenay pour les opérations sur l’installation, on obtient une subvention directe minimale de 433 000 $ par année, par emploi créé, allant jusqu’à environ 1,6M$ avec l’hypothèse la moins conservatrice (Tableau 2).
À un demi-million de dollars minimum par emploi par année, peut-on encore appeler ça du développement économique ? Ou peut-on dénoncer une “vraie affaire” de gaspillage de fonds publics ?
Nous pourrions accepter, Mme Néron, de vous laisser décider seule, avec votre population, ce qui est bon pour votre région, si seulement les gens de votre région voulaient payer les plus de 130 M$ annuels en subvention tarifaire pour le projet Énergie Saguenay (entre 1000$ et 3500$ par année pour vos ménages). En attendant, Énergie Saguenay reste l’affaire du Québec, de l’Alberta et de tout le monde qui, comme nous, “croit en sa région”.
Signataires principaux :
Pascal Bergeron, Environnement Vert Plus
Anne Rufiange, Transition Capitale-Nationale
Carole Dupuis, Mouvement Écocitoyen UnePlanète
Comités co-signataires :
Henri Jacob, Action Boréale
Guy Boudreau, Comité Vigilance Hydrocarbures Lavaltrie
Louise Morand, Comité Vigilance Hydrocarbures de L’Assomption
Patricia Posadas, Prospérité sans Pétrole, Rimouski
Lucie Massé, Action Environnement Basses-Laurentides
Katherine Massam, Citoyens au courant
Normand Beaudet, GMob
André Bélisle, Association Québécoise de Lutte contre la Pollution Atmosphérique (AQLPA)
Alexandre Ouellet, Goldboro, parlons-en !
Joyce Renaud, Mobilisation climat Trois-Rivières
Nicolas Ouellet, Gazoduq, Parlons-en !
François Gagné, Coalition Anti-pipeline Rouyn-Noranda
Comité Vigilance Hydrocarbures Repentigny
Martin Poirier, NON à une marée noire dans le Saint-Laurent
Réal Lalande, Action Climat Outaouais
Guillaume Jolicoeur, Fondation Coule pas chez nous
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