Un long silence qui veut tout dire
Plus d’une centaine de lettres rappelant que votre rapport sur les cibles de revenus de juin dernier aurait dû contenir des mesures beaucoup plus significatives, comme l’abolition des divisions entre personnes reconnues comme ayant des contraintes sévères à l’emploi et les personnes non reconnues, pour qu’un montant un peu plus substantiel puisse permettre à toutes et à tous de tenter de joindre les deux bouts. Des centaines de personnes à travers le Québec qui disent que vos arguments ne tiennent pas compte des coûts de la pauvreté et que vous faites fausse route.
Rappelons que le Conseil national du bien-être social, dans son rapport « Le sens des sous pour résoudre la pauvreté », rapport qui parle le même langage économique que votre Ministère, en arrive à d’autres conclusions : éradiquer la pauvreté, à long terme, coûterait beaucoup moins cher. La Direction de la santé publique de Montréal, dans son rapport « Les inégalités sociales de santé à Montréal », est formelle : l’injustice sociale rend malade et tue. Même le vérificateur général du Québec se met de la partie en dénonçant dans son rapport le manque de cibles, de clarté et de cohérence du gouvernement dans ses actions gouvernementales visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Un minimum de base pour tout le monde sans distinction basée arbitrairement sur l’emploi, voilà ce que ces centaines de signatures vous demandent. Vous recevrez sous peu l’ensemble des signatures des citoyennes et citoyens qui vont dans ce sens, soit plus de 800 personnes au Québec.
Votre réponse sera-t-elle plus éloquente que celle donnée jusqu’à maintenant, ou vous contenterez-vous d’y faire suite par un simple accusé réception ?
Marie-Ève Duchesne
Porte-parole pour le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ)