Alors que les problèmes de conditions de travail et de manque de personnel continuent de s’aggraver, ils se désolent d’un grave manque de communication employeur-syndicats qui a de sérieuses conséquences pour l’établissement. Ils attendent avec impatience de voir comment le nouveau PDG, monsieur Dan Éric Gabay, entré en fonction le 8 février dernier, pourra changer le cours des choses.
Les défis à surmonter au CIUSSS ne manquent pas : enjeux de santé-sécurité ; surcharge de travail et pénurie de personnel ; erreurs de paye multiples depuis un an ; problèmes d’uniformes ; manque de matériel, etc. 21 employés cadres aux relations de travail sont partis depuis janvier 2018, un roulement anormalement élevé qui n’a pas aidé à établir de bonnes pratiques, selon les syndicats.
« En clair, nous contactons et sollicitons régulièrement l’employeur pour des discussions, mais nous avons énormément de misère à obtenir des retours et des réponses. Comme le reste du réseau de la santé, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal va extrêmement mal, alors on ne peut pas se priver de relations de travail fonctionnelles. Il y a tellement de problèmes à régler ! », de s’exclamer Fanny Demontigny, présidente de la section locale 2881 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
« Un exemple concret du peu d’écoute de l’employeur ? Il ignore complètement les recommandations du rapport Boucher. Un rapport crucial sur la qualité des soins, signé par une experte indépendante, qui souligne la détresse vécue par les professionnelles en soins de ne pouvoir soigner dans la dignité. Aucune des 14 recommandations n’a été mise en place ou fait l’objet d’une discussion avec nous. Notre employeur nous dit qu’il ne peut gérer tous les dossiers de front. Prioriser, nous savons le faire, mais compromettre les soins, nous le refusons », déclare madame Johanne Riendeau, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal (FIQ-SPSSSODIM).
« La situation est révoltante : le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île préfère payer une fortune pour régler des griefs, qu’il sait perdants, plutôt que d’entamer des discussions avec nos membres. Par exemple, au lieu de régler le cas des primes en retard, l’employeur a engagé des frais juridiques importants en laissant la situation se détériorer. Résultat ? Une facture beaucoup plus élevée ! La volonté de faire avancer certains dossiers est complètement absente. En bout de ligne, non seulement cela pénalise nos membres, mais en plus, la population paie le prix de cette incohérence patronale. Ça n’a aucun sens ! », rajoute Louise Lavoie, présidente de l’APTS-de-l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
« La communication est très difficile avec l’employeur. Il faut toujours se battre pour avoir l’heure juste, car, souvent, nous recevons des informations contradictoires. Nous sommes censés être des partenaires, mais ça ne se reflète pas sur le terrain », renchérit Maryse Valiquette, présidente du syndicat local SQEES-FTQ, qui représente la catégorie de bureau.
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