Il faisait référence à son présumé successeur Avigtor Lieberman [1] le leader du parti d’extrême droite Yisrael Beiteinu. Son coup spectaculaire à été de faire adopter ses exigences de bombarder l’Égypte et de décapiter les citoyens-nes israéliens-nes d’origine palestinienne déloyaux-ales.
M. Yaalon condamnait aussi les extrémistes au sein du Likud, le parti de M. Netanyahu. Il va se retirer de la politique. Avec un peu d’ironie il souligne que son avenir serait sur les banquettes arrière du Likud par Yehuda Glick. Ce colon bataille pour la destruction de la mosquée Jerusalem al Aqsa et pour la remplacer par un temple juif. Cette politique pourrait mettre le feu à tout le Proche Orient.
Les critiques israéliens-nes soulignent qu’avec l’inclusion de M. Lieberman dans le gouvernement, ont serait face au gouvernement le plus extrémiste de toute l’histoire d’Israël. Le Premier ministre français, M. Manuel Valls, qui est arrivé en Israël samedi dernier pour une visite officielle va faire face à un mur d’hostilité gouvernementale alors qu’il tente de mousser plan de paix.
La prise de contrôle des institutions de sécurité israéliennes par ce qui est désigné en Israël le camp national-religieux a été moins noté. Mais ces personnes sont des partisans-es l’idéologie des colons. Tout cela n’arrive pas par hasard. Les colons visent les institutions vitales du pays depuis des décennies. Depuis l’élection de M. Netanyhu il y a sept ans, le processus s’est accéléré.
La ministre de l’éducation et cheffe du parti des colons, Jewish Home, Mme Naftali Bennett, a récemment donné un coup de vigueur au camp national-religieux. Elle a déclaré que, quoiqu’il ne représente qu’un dixième de la population, il détient : « les positions dominantes dans tous les secteurs de la politique israélienne ». La nomination de M. Roni Alsheikh au poste de police à la fin de l’an dernier, est un de ses succès. M. Alsheikh réside dans la colonie de Kiryat Arba depuis très longtemps. Il s’agit d’une des colonies les plus violentes de tous les territoires occupés. La dernière campagne de publicité « Believing in the police » est conçue pour recruter plus de religieux extrémistes dans les rangs.
Ce programme est soutenu en arrière plan par des politiciens-nes liés-es aux colons qui ont déjà appelé les Palestiniens-nes « sous-humains-nes » et expriment leur sympathie envers ceux qui ont assassiné une famille palestinienne dont un bébé en mettant le feu à leur maison l’automne dernier.
D’autres organes de sécurité subissent aussi cette transformation. Les nationalistes religieux détiennent maintenant les postes de direction au Shin Bet, le service de renseignement et au Mossad l’agence d’espionnage. Cela se passe aussi dans l’armée. Les colons sont maintenant sur représentés chez les officiers-ères et dans les unités de combat. Depuis des décennies, leur rabbins dominaient dans les services de formation de l’armée et invoquaient Dieu sur les champs de bataille. Malgré ce flot déferlant, l’élite laïque traditionnelle, principalement d’origine européenne, s’est accrochée aux commandes de l’armée. Pour M. Netanyahu c’est une épine au pied.
Ces commandants-es se sont opposés-es en deux occasions temporaires : quand il a tenté de renverser les accords d’Oslo à la fin des années quatre-vingt-dix et lorsqu’il a voulu bombarder l’Iran il y a cinq ans. Dans une tentative de réduire leur influence, M. Netanyahu a tenté de nommer M. Yair Naveh au poste de chef de l’armée. Il en a été empêché par cette direction laïque. La nomination de M. Lieberman à la tête du ministère de la défense pourrait constituer un point tournant.
D’une certaine manière, la situation n’est pas aussi grave que le discours imagé de M. Yaalon le laisse entendre. Depuis des décennies, les généraux laïques ont été en charge de l’occupation qui a écrasé les droits des Palestiniens-nes et les a enfermé dans des prisons de plus en plus petites. Néanmoins, les effets de cette révolution tranquille ne devraient pas être ignorés.
La vieille élite a vécu des richesses du sol dans les kibboutz ces vastes communautés fermières installées sur les ruines de centaines de villages palestiniens disparus durant le nettoyage ethnique de 1948. Après la guerre de 1967, les dirigeants-es des kibboutz ont joyeusement exporté la formule à une échelle industrielle sur les territoires palestiniens volés et occupés depuis.
Mais leur obsession pour la sécurité est bien ancrée en Israël. Ils ont peur d’être tenus responsables des crimes de 1948 dont ils ont tiré profit. L’ultime cauchemar est le droit de retour en Israël des anciens-nes propriétaires ces réfugiés palestiniens qui se comptent en millions aujourd’hui.
Les priorités du camp religieux sont autres. Les territoires qu’il défend passionnément ne sont pas en Israël mais en Cisjordanie et à Jérusalem est. La plupart de ses sympathisants-es y vivent, il s’y trouve des territoires saints qui justifient leurs revendications. L’arrivée de leur idéologie d’illuminés-es dans l’armée à déstabilisé les éléments plus libéraux. Au cours des dernières années, un petit nombre de lanceurs d’alerte dans l’unité de renseignements militaires 8200 s’est constitué dans un groupe nommé « Briser le silence ».
Ces tensions ont été exacerbées récemment par la diffusion de la vidéo de l’exécution par l’ambulancier militaire Elor Azaria d’un Palestinien gravement blessé et par le soutient du public israélien en sa faveur. Récemment, le premier dirigeant de l’armée, M. Yair Golan, a comparé Israël à l’Allemagne nazie de 1930. Pendant ce temps, M. Lieberman est le plus grand défenseur de l’ambulancier Azaria.
L’objectif des religieux nationalistes est absolument évident : retirer les dernières restrictions à l’occupation et construire un glorieux Grand Israël dirigé divinement et dominant la société palestinienne déclinante.
Cela signifie qu’il n’y a plus d’espoir pour un règlement négocié du conflit israélo-palestinien. Sauf si une guerre civile tumultueuse entre les laïques israéliens-nes et ses Juifs religieux lui ouvrait un espace.