Quand on a comme premier ministre une personne qui s’était préparée une transition dorée vers le privé et y revient dans l’espoir d’en faire profiter ses acolytes du secteur privé ; Quand on a nommé comme ministre de l’Éducation une personne qui s’en souciait autant que les Klingons se préoccupaient des dépouilles des soldats ; Quand on a un ministre de la Santé qui s’exclame en substance à la radio « Ce n’est pas moi qui suis intervenu, c’est eux qui m’écoutent pas ! » ; comment considérer le personnel politique autrement que comme des marguilliers de petite paroisse dont les fidèles trop préoccupéEs par leur survie au quotidien leur laissent toute latitude.
Au niveau fédéral, le premier ministre Harper a récemment déclaré à propos de l’horrible projet de loi C-51, qui transformera les militants des droits sociaux et de l’environnement en terroristes, qu’il n’avait « pas encore entendu un amendement que nous aimons ». Voit-on là la façon ignominieuse de traiter la chose politique ? Pour Harper et les conservateurs, un projet de loi n’a pas pour but le bien commun, non, il doit correspondre aux goûts du gouvernant. « Tel est mon bon plaisir », disaient les souverains de droit divin.