Édition du 17 décembre 2024

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Immigration

Les migrant-e-s exclu-e-s du programme de régularisation Ottawa-Québec : “Il n'y a aucun mérite à une reconnaissance partielle. Le statut pour tous et toutes est la seule solution juste” 

Les migrant-e-s exclu-e-s du programme de régularisation Ottawa-Québec :
“Il n’y a aucun mérite à une reconnaissance partielle. Le statut pour tous
et toutes est la seule solution juste” *

Montréal, le 14 août 2020 — Des migrant-e-s avec un statut d’immigration
précaire étaient outré-e-s et dévasté-e-s aujourd’hui par l’annonce du
Ministre de l’Immigration Marco Mendicino à l’effet qu’ils et elles
seraient exclu-e-s de son programme de régularisation.

« Votre programme de régularisation nous a déçu, M. Mendicino et Mme
Girault. Nous nous attendions à une reconnaissance pour tout le monde. Ce
n’est pas juste, car notre travail et notre exposition au danger ont aussi
assuré votre qualité de vie. Nous aussi, nous sommes des êtres humains à
part entière, avec des droits. Nous ne devrions pas être obligé-e-s de
mettre notre vie en danger pour être reconnu-e-s comme tel. Nous aussi,
nous sommes essentiel-le-s. », a expliqué Samira, une réfugiée refusée qui
est présentement sans papier.

L’annonce de vendredi survient après des mois de manifestations menées par
des migrant-e-s au travers du pays demandant un programme de régularisation
complet pour répondre aux inégalités qui se sont approfondies durant la
crise de la COVID-19.

« Dans cette période de pandémie mondiale, nous voyons une nouvelle
opportunité de mettre en place un programme de régularisation complet pour
tout le monde quel que soit leur pays de naissance, la couleur de leur
peau, leur religion, leur sexe, leur âge, leur capacité ou leur passé
juridique, sans aucune exception, et avec un plein respect de la
réunification des familles », a dit Francis Simard, membre de Solidarité
sans frontières.

« Le statut pour tous et toutes est un principe humain avant tout, nous le
revendiquons au nom de la dignité et de l’égalité des humains. Tout le
monde doit et mérite de se retrouver, de se remettre de tout ce qu’il a
enduré et souffert, et d’avoir la chance de réussir comme les autres. », a
dit Mohammed, un demandeur d’asile.

Le programme de régularisation dévoilé aujourd’hui par les Libéraux
fédéraux se base sur un critère d’accessibilité très étroit. Alors qu’il y
a des centaines de milliers de migrant-e-s sans statut présentement au
Canada, ce programme rejoindra moins d’un millier de personnes, plusieurs
d’entre eux étaient de toutes façons à la veille d’être acceptés ou
protégés par un moratoire sur les déportations. Les sans-papiers, les
travailleurs agricoles, les aides familiales, les étudiants internationaux,
tout comme les réfugié-e-s travaillant dans les CHSLD dans d’autres postes,
tels que l’entretien, ou dans d’autres secteurs, sont tous exclu-e-s du
programme.

« Je travaille comme gardien de sécurité dans le secteur de la production
alimentaire. Mon travail consiste à s’assurer que les gens respectent les
règles gouvernementales de distanciation sociale, le lavage des mains, etc.
J’ai travaillé tout au long de la crise, souvent plus de 40 heures par
semaine. Je suis exposé à plusieurs personnes et je me mets à risque. J’ai
pris les transports en commun tous les jours pour aller travailler, car je
n’avais pas le choix. Alors que les citoyens et les résidents permanents
pouvaient rester à la maison et recevoir des prestations d’urgence, j’ai
pris des risques pour aider à nourrir tout le monde, de manière
sécuritaire. Mais le gouvernement nous a exclu-e-s de ce programme de
régularisation » affirme Karim, un demandeur d’asile refusé cherchant à
obtenir la citoyenneté.

Que ce soit en travaillant en première ligne dans des emplois sous-payés et
dangereux, ou en étant évincées de leur logement à cause de leur exclusion
des mesures d’assistance financières du gouvernement fédéral et provincial
durant la pandémie, les impacts de cette crise ont été amplifiés pour les
communautés migrantes du Canada et a mis en lumière les conséquences du
racisme systémique au pays.

« Pourquoi cette discrimination envers les migrants ? En tout cas, nous
sommes ici et ici nous resterons, et nous maintenir dans cette situation de
non droit est non seulement une honte pour le Canada, mais une absurdité.
Il n’y aura pas de justice et d’égalité au Canada sans nous accorder la
résidence permanente. Si les Canadien-ne-s dans leur grande majorité sont
accueillant-e-s et se soucient de l’égalité et de la justice, comme M.
Trudeau ne cesse de clamer sur tous les toits du monde, la régularisation
est la seule solution », conclue Ibrahima, une Montréalaise sans statut.

*Source :*
Solidarité sans frontières
www.solidaritesansfrontieres.org

*Mise en contexte :*
Nous les exclus sommes tout aussi essentiels
<https://www.lapresse.ca/debats/opin...> (La
Presse)
Des anges gardiens pour les “anges gardiens”
<https://www.ledevoir.com/opinion/id...>
(Le Devoir)
Principes pour un programme de régularisation au Canada
<https://www.solidarityacrossborders...>
Histoire de programmes de régularisation au Canada
<https://cjf.qc.ca/vivre-ensemble/we...>

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