Photo et article tirées de NPA 29
Ces femmes et ces filles ont besoin d’un soutien fort de la part des écoles, en particulier pendant l’une des périodes les plus vulnérables de leur vie.
Pourquoi les jeunes femmes et filles enceintes ou mères abandonnent-elles l’école ? Les raisons varient : elles sont confrontées à la discrimination, à la violence sexiste et à la pauvreté. Pour beaucoup d’entre elles, il est impossible de jongler entre l’école et les responsabilités liées à la garde des enfants. Et l’absence d’éducation gratuite pousse de nombreuses filles issues des ménages les plus pauvres à quitter l’école. La plupart d’entre elles n’ont aucune possibilité de garde d’enfants.
L’ampleur du défi est considérable :
Selon une étude, 70 % des filles enceintes au Mozambique quittent l’école.
Le pays a le cinquième taux de mariage d’enfants le plus élevé au monde. Le taux de grossesse des adolescentes au Mozambique est l’un des plus élevés d’Afrique. Selon les Nations unies, au moins une fille sur dix a eu un enfant avant l’âge de 15 ans.
En 2022, seulement 41 % des filles ont terminé le premier cycle de l’enseignement secondaire.
En 2020, seules 4 % des filles ont terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.
En 2003, le gouvernement a demandé aux responsables scolaires de transférer les filles enceintes et les mères adolescentes des écoles de jour vers les écoles de nuit. Ce décret a de fait autorisé et consolidé la discrimination à l’encontre de ces élèves dans le système éducatif national.
Par la suite, des groupes de la société mozambicaine ont mené une campagne qui a permis de faire pression sur le ministère de l’éducation pour qu’il abroge le décret en 2018. Mais bien qu’il ait fait preuve d’une volonté politique de changement, le gouvernement a eu du mal à s’attaquer aux énormes obstacles systémiques et sociaux auxquels les filles sont confrontées pour rester à l’école.
Dans le cadre de nos recherches, Human Rights Watch a constaté que certains enseignants et autorités scolaires continuaient d’orienter automatiquement les élèves vers les écoles de nuit en raison de la stigmatisation, des pratiques discriminatoires existantes, ou d’un manque de consignes des responsables. Heureusement, d’autres enseignants soutiennent les étudiantes pour qu’elles restent à l’école.
Le Mozambique devrait adopter des réglementations juridiquement applicables pour garantir le droit des filles à l’éducation pendant la grossesse et la parentalité. Le gouvernement devrait également veiller à ce que tous les élèves aient accès à une éducation sexuelle complète et à des services de santé reproductive adéquats.
Les filles du Mozambique – comme les filles du monde entier – ont un droit fondamental à l’éducation, quelles que soient les circonstances dans lesquelles elles se trouvent – et ce droit doit être garanti.
21 février 2024 Human Rights Watch
https://www.afriquesenlutte.org/
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