Dans ses publicités, l’importateur Julia Wine parle de « fin de la prohibition » et de sa volonté de « guérir l’industrie » du vin. Il omet de dire qu’il n’y a rien de révolutionnaire à vendre du vin dans les dépanneurs. C’est permis par la loi au Québec et on est loin d’une privatisation comme vécue en Alberta.
Certains médias ont toutefois interprété cette offensive de marketing comme la « fin du monopole » de la SAQ. Or, tout le vin vendu en épicerie ou au dépanneur sur le territoire québécois passe par la SAQ.
« Julia Wine ne révolutionne absolument rien. Il utilise de nouveaux mots pour parler de "vins de dépanneur", avance Katia Lelièvre, présidente du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ, SEMB-SAQ. Il peut bien se qualifier de caviste, il n’ouvre pas de succursales, il vend du vin d’épicerie. »
La présidente de ce syndicat affilié à la CSN rappelle que la vente en épicerie et dans certains autres points de vente existe depuis 1978. Il s’agit, encore aujourd’hui, de vin en vrac qui arrive par conteneur et qui est embouteillé au Québec. La traçabilité est donc beaucoup moins facile à déterminer que pour le vin embouteillé au vignoble, qui n’est disponible que dans les succursales de la SAQ. Le vin vendu par Julia Wine sera régit par la même loi que tous les vins d’épicerie.
Une tablette ne vaut pas un conseiller
La stratégie de marketing de cet importateur repose aussi sur l’ajout aux points de vente de tablettes électroniques. Julia Wine sous-estime la satisfaction des clients qui reçoivent des conseils dans les succursales de la SAQ lorsqu’ils croient que des conseils donnés par un équipement informatique pourront égaler le service reçu à la SAQ. « Jamais une tablette ne remplacera un conseiller en chair et en os, nous écoutons nos clients, les connaissons et les comprenons », ajoute la présidente du SEMB-SAQ, Katia Lelièvre.