(MMQ et SCFP) - Les 252 travailleurs en conflit du Journal de Québec l’ont une fois de plus démontré en fin de semaine : ils sont déterminés à poursuivre la lutte jusqu’à un règlement honorable.
Samedi et dimanche, ils ont su une fois de plus retrousser leurs manches. Après avoir produit, monté et distribué le MédiaMatinQuébec durant toute la semaine, ils ont augmenté la pression sur l’employeur en tenant, samedi et hier, des lignes de piquetage devant les résidences privées des patrons du Journal de Québec.
Et lundi, malgré la tempête exceptionnelle, ils ont livré le quotidien gratuit, comme ils le font fidèlement depuis le printemps.
Après huit mois de conflit durant lesquels les cadres de Québec n’ont pas su faire entendre raison à la direction de Quebecor, à Montréal, les travailleurs ont décidé, en fin de semaine, de livrer leur message jusqu’aux résidences des patrons du Journal de Québec.
Comme ils le font depuis le début du lock-out préparé de longue date par Quebecor, les syndiqués ont fait preuve d’une grande discipline. Aucun incident fâcheux n’est survenu. Que du piquetage parfaitement légal et proprement exécuté.
Nous avions avisé l’entreprise dès le début des négociations qu’un lock-out au Journal de Québec ferait mal au Journal de Québec. À ce moment, trois cadres locaux nous ont alors applaudis, mais force est de constater qu’ils n’ont peut-être pas eu le courage de faire valoir leurs convictions jusqu’au siège social.
Les cadres de Québec savent très bien que les syndicats ont toujours réussi dans le passé à trouver des solutions aux problèmes rencontrés par l’entreprise. Pourquoi en aurait-il été autrement cette fois-ci ? Pourquoi Quebecor a-t-elle tenté un coup de force semblable le printemps dernier ?
« J’ai toujours aimé l’imprimerie. Je suis avec vous », a dit Gilles Normandin au groupe de piqueteurs de l’imprimerie qui étaient devant sa résidence, samedi avant-midi. Ce Gilles Normandin est le même qui est sorti de sa retraite pour revenir au Journal de Québec, à l’automne 2006. Il est des 14 cadres qui ont été embauchés spécifiquement en prévision du lock-out que Quebecor préparait. Il est aussi celui qui, en décembre 2006, lors du party de Noël réservé aux cadres, a levé son verre en criant « Nous vaincrons ». En fin de semaine, il disait nous aimer. Avec des amis comme ceux-là, on n’a pas besoin d’ennemis.
Et pour ceux qui seraient tentés de jeter la pierre aux syndiqués en disant que les enfants et les conjoints des cadres n’ont rien à voir avec le conflit, sachez qu’en mettant ses employés en lock-out, Quebecor transporte ses problèmes à la maison de chaque travailleur.
Pour les cadres, le conflit demeurera toujours un problème au bureau.
Mais, les familles des travailleurs, elles, n’ont pas demandé de recevoir la visite des huissiers à la maison.