En 2007, l’UE entame des discussions dites de « coopération » avec le Pérou, la Colombie, la Bolivie et l’Équateur. L’UE est intéressée par la dérégulation des marchés, par les privatisations des services publics, par la libéralisation des investissements étrangers dans les secteurs stratégiques : services, télécommunications, propriété intellectuelle, etc.
Lorsque la Bolivie et l’Équateur se sont rendu compte que l’UE refusait toute proposition alternative visant à une l’amélioration sur le plan social ou environnemental de leur pays, ils ont quitté la table de négociations.
En juin 2012, la Commission européenne signe l’Accord commercial de libre échange du commerce (TLC) avec la Colombie, le Pérou, qui permettra « aux exportateurs de l’UE d’économiser 270 millions d’euros par an au titre des droits de douane, en favorisant l’ouverture des marchés des deux parties et renforcera la stabilité et la prévisibilité de l’environnement commercial », selon les déclarations de la Commission. Avec la suppression des droits de douane, tout au bénéfice des entreprises de l’UE, l’accord se traduit par la dérégulation du marché, par la concurrence démesurée entre producteurs locaux, l’augmentation des prix des produits, la destruction de l’environnement et par la traditionnelle expulsion des paysans locaux dont les biens seraient privatisés… malgré les innombrables dénonciations des organisations syndicales sur le traitement autoritaire par les gouvernements des mouvements sociaux et syndicaux.
Le 11 décembre 2012, le Parlement européen adopte, avec l’assentiment d’eurodéputés du PS français, le Traité de libre commerce (TLC) avec la Colombie et le Pérou et l’Accord d’association avec l’Amérique centrale malgré les centaines de dénonciations et de protestations des organisations syndicales, associatives et politiques d’Amérique latine et d’Europe. Sans les entendre, les chefs d’État d’Amérique latine et de l’Union européenne organisent le septième sommet des chefs d’État à Santiago du Chili, le 26 et 27 janvier prochains, dont le but est d’affiner l’influence de l’UE sur le continent.
Une réponse : le sommet des peuples
En même temps, des organisations syndicales, associatives et politiques latino-américaines et européennes, contestent ces accords et s’apprêtent à approfondir les questions fondamentales au Sommet des peuples du 25 au 27 janvier prochains aussi à Santiago.
Les thèmes du Sommet des peuples sont déclinés en :
– Démocratie, participation et souveraineté des peuples face au pouvoir des multinationales – l’accent sur le rôle des multinationales et souveraineté des peuples face au pouvoir.
– Droits humains et droit du travail face à la privatisation des biens communs
– « Buen vivir » et droits de la Terre Mère, contre la marchandisation de la nature et de la vie
–Préservation des ressources naturelles
– Intégration et solidarité des peuples contre l’injustice
Malgré le timide objectif de la campagne « pour démanteler le pouvoir des multinationales et mettre fin à leur impunité »" (www.stopcorporateimpunity.org), les mouvements sociaux, des écologistes, des syndicalistes, étudiants et des réseaux divers essaient de constituer un rapport de force afin de résister aux atteintes aux droits des peuples par la politique néo-impérialiste de l’UE. La Gauche anticapitaliste est totalement solidaire du Sommet des peuples et de leurs revendications.
Beatrice Whitaker