La nouvelle de cette coupe a été annoncée en fin d’avant-midi par la direction du CALQ. Les coupes s’étendraient aussi au ministère de la Culture et des Communications et aux autres sociétés d’état ayant une mission culturelle. Le Mouvement demande à avoir le portrait global de ces coupes surprises en culture.
« Cette coupe dans les crédits du CALQ est un événement historique : elle frappe dur et vise pour la première fois les programmes de base. Elle contraste avec les propos de la ministre lors du dernier budget, assurant que les crédits de son ministère et du CALQ étaient préservés. Il s’agit clairement d’une volte-face », a dénoncé l’écrivain et porte-parole du Mouvement pour les arts et les lettres, Stanley Péan.
La ministre s’en prend au cœur créatif
La coupe survient alors qu’une toute récente étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain démontre que le cœur créatif, fondation de tout l’édifice culturel, est encore plus mal en point qu’il ne l’était il y a 5 ans, avec des artistes, interprètes et auteurs dont le revenu moyen n’est que de 23 500 $ (par rapport à 43 500 $ en moyenne pour tout le secteur culturel) et qui a reculé de 4 % entre 2008 et 2013.
« À peine quelques jours après ce cri d’alarme de la Chambre sur la fragilité du cœur créatif, la ministre répond par des coupes qui affectent tout l’écosystème des créateurs et, en particulier, le principal organisme les soutenant. C’est incompréhensible ! », a insisté Stanley Péan.
Selon le Mouvement, ces coupes auront pour effet de faire porter aux programmes de base du CALQ (bourses et subventions aux créateurs et aux organismes de production, de diffusion et de service) le financement des nouvelles initiatives dans le cadre de la stratégie culturelle numérique, la coupe correspondant à l’essentiel des crédits annuels du CALQ pour cette stratégie.
Le Mouvement voit dans ce geste une preuve additionnelle du sous-financement chronique du CALQ qu’il dénonce depuis des années. Il estime les besoins actuels du conseil pour ses seuls programmes de base à 135 millions de dollars.
Le procédé utilisé est aussi dénoncé. Le couperet tombe un 23 juin, plusieurs mois après l’adoption du budget et l’étude des crédits en commission parlementaire, sans que de telles coupes aient été présagées. « Il y a quelque chose de sournois à la fois dans le fait que des coupes surviennent et dans le moment choisi pour les annoncer », a fait remarquer M. Péan.
Le Mouvement a également été informé récemment de coupes affectant les conseils régionaux de la culture.