Dans le rapport publié le mercredi 15 juin 2022, il a été révélé que les résidents noirs sont plus de deux fois plus susceptibles de faire l’objet d’une « mesure d’application de la loi » par rapport aux personnes blanches et qu’ils sont 230 % plus à risque qu’un policier pointe son pistolet sur eux alors qu’ils semblent être désarmés.
Le rapport constate également que les personnes de couleur représentent de 20 à 60 % des gens victimes de violence lors de leurs interactions avec la police.
« Il s’agit de données concluantes, et elles constituent une première étape importante pour surveiller, et peut-être éliminer, le racisme au sein des corps policiers, a déclaré la secrétaire-trésorière de la section nationale d’Unifor, Lana Payne. Les données figurant dans ce rapport montrent ce que les communautés de PANDC ont toujours su. Elles ont besoin de recevoir des excuses et de voir qu’il y a une responsabilisation. »
En 2020, le Conseil exécutif de la section nationale d’Unifor a réitéré ces valeurs dans une déclaration, insistant notamment sur « la réaffectation des ressources publiques provenant des systèmes qui criminalisent les gens et un investissement accru dans des programmes communautaires et des services publics », la démilitarisation des corps policiers et la décriminalisation de la santé et de la santé mentale.
Le rapport présenté mercredi a analysé plus de 86 500 interactions entre le Service de police de Toronto et des membres du public en 2020. Dans certains cas, les arrestations ou les émissions d’une contravention pour infraction provinciale visaient injustement les personnes de couleur et le niveau de force utilisé avait tendance à être plus agressif.
Les données montrent également qu’il y a une surreprésentation pour d’autres communautés. Les personnes autochtones étaient plus susceptibles d’être soumises à une fouille à nu, et le rapport indiquait que les membres des communautés hispaniques, du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est étaient plus souvent victimes de force exercée contre eux par la police.
Ce rapport découle d’une loi de 2017 qui exigeait que plusieurs secteurs publics de l’Ontario commencent à recueillir des données relatives à la race. Deux ans plus tard, à l’automne 2019, la Commission des services de police de Toronto a approuvé une politique relative aux données fondées sur la race dont l’objectif était de commencer par examiner le recours à la force, puis de s’étendre à d’autres processus policiers, comme les fouilles, les interpellations, les interrogatoires et le fait de porter des accusations.
Au cours d’une conférence de presse, le chef de police James Ramer a présenté ses excuses aux communautés noires, autochtones et de couleur, affirmant que l’organisation n’en avait pas assez fait.
Les données ne seront pas utilisées pour pointer des agents en particulier ou sanctionner leur code de conduite, mais serviront plutôt à examiner les tendances globales, selon le Service de police.
« Le racisme systémique doit être éradiqué, a déclaré la directrice du Service des droits de la personne d’Unifor, Christine Maclin. Toutes les institutions doivent faire en sorte qu’elles travaillent sans relâche à éliminer les politiques, les pratiques et les comportements racistes. »
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