Faisant l’état de la situation, les chercheuses démontrent que c’est près de 140 000 stages qui sont accomplis au Québec chaque année, mais que seuls 16% de ces derniers sont rémunérés. L’étude réitère de même qu’en prenant en compte la charge de travail et la nature des tâches des personnes stagiaires, leur travail est effectivement du travail gratuit. À des taux de 74% au collégial et 64% à l’université, les secteurs non-rémunérés sont majoritairement féminins, perpétuant des injustices historiques. En santé, éducation, services sociaux et plus encore, l’absence de compensation financière pour leur travail décourage la population étudiante à se tourner vers ces domaines, contribuant à la dévalorisation de ces professions et à la pénurie de main d’œuvre les touchant.
Il en coûterait 388M$ pour rémunérer tous les stages publics à l’équivalent du salaire minimum au collégial, et du salaire minimum majoré à l’université. Néanmoins, afin que le gouvernement rémunère tous ses stagiaires équitablement, l’utilisation de l’échelle salariale en vigueur pour les stagiaires de la fonction publique est à privilégier pour déterminer les montants accordés. Cette demande étant à présent chiffrée, la mise à jour économique à venir est l’occasion pour le gouvernement de débloquer les fonds pour la rémunération de tous les stages du secteur public.
Fort de cet apport notable à la littérature scientifique entourant la rémunération des stages, le Front pour la rémunération poursuivra la mobilisation étudiante à travers la province afin d’atteindre la rémunération juste et équitable de tous les stages québécois.
Citations
« Avec 84% des stages québécois encore non-rémunérés, la situation est inexcusable. Au fond, c’est toute la société québécoise qui s’hypothèque en dévalorisant des domaines d’emploi essentiels qui font les manchettes pour les pénuries de main d’œuvre les affectant. Les demandes de 250 000 personnes étudiantes étant maintenant chiffrées, nous attendrons leur réalisation. »
Laurence Mallette-Léonard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec
« Avec la sortie de ce rapport, on constate une fois de plus que la situation est alarmante et critique pour les personnes stagiaires non rémunérées au Québec. Avec la mise à jour économique qui s’en vient, nous voulons l’heure juste. La ministre nous a communiqué ses intentions, maintenant nous voulons voir ses actions. Aujourd’hui, on lui demande quand elle posera ses gestes concrets. »
Catherine Bibeau-Lorrain, présidente de l’Union étudiante du Québec
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