Le FRAPRU ne décolère pas que ce budget ignore sciemment la crise du logement qui ne cesse pourtant de s’approfondir dramatiquement. Ce choix fait depuis l’objet de dénonciations unanimes de tous les milieux. « 1500 nouveaux logements abordables, dont le tiers sera réservé au privé, sans aucune garantie quant au nombre de nouveaux logements sociaux qui seront finalement construits, pour l’ensemble du Québec, ce n’est pas une réponse acceptable aux dénis du droit au logement qui se vivent actuellement », dénonce Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU. Le regroupement de défense du droit au logement appelle à une large opposition à ce choix d’abandonner le logement social et de ne financer aucune nouvelle unité dans AccèsLogis, le seul programme qui lui est exclusivement dédié. « On a vu ce que ça a donné lorsque le fédéral s’est retiré du financement à long terme du logement social en 1994. Les conséquences s’en font toujours sentir sur l’offre de logements réellement abordables pour les ménages à faible et modeste revenus ».
Selon la porte-parole, « le gouvernement doit cesser de pointer tout le monde du doigt sans remettre en question son propre sous-financement d’AccèsLogis. « Il n’y a pas 10 000 solutions pour sortir de la crise, il faut augmenter le nombre de logements sociaux et pour ça, ça prend rapidement un programme gouvernemental structurant, adéquatement financé. Les milliers de ménages locataires au Québec mal-logés, qui vivent dans un logement qui accapare 50 %, voire 80 % de leur revenu, et qui subissent continuellement les conséquences de la spéculation n’ont pas le luxe d’attendre, pas plus que les personnes qui tombent en situation d’itinérance dans l’indifférence complète », martèle la porte-parole.
Vu l’urgence de la situation, le FRAPRU demande au ministre des Finances de bonifier rapidement ses investissements en logement social. « Ça ne peut pas attendre au prochain budget », insiste Véronique Laflamme. Elle croit que Québec devra absolument revoir ses positions et relancer le programme AccèsLogis, alors que le 1er juillet s’annonce encore une fois très difficile et que les comités logement sont déjà submergés d’appels de ménages locataires inquiets : « On ne peut plus laisser la situation se détériorer ».
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