Kahnawake, 30 juin 2021 — Célébrée le 1 er juillet, la fête du Canada est un jour férié national qui marque l’anniversaire de la Confédération, soit le jour de l’entrée en vigueur de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, en 1867. Cependant, celle-ci suscite de nombreuses controverses depuis la découverte des corps d’enfants
autochtones enterrés dans une fosse commune sur le site d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops, en Colombie-Britannique. Depuis cette découverte au mois de mai, le nombre de corps retrouvés sur d’autres sites à travers le pays ne cesse d’augmenter, ravivant les traumatismes profonds des politiques coloniales et des
pensionnats autochtones.
Ces « découvertes » tragiques, qui ne sont pas réellement une surprise pour beaucoup de familles autochtones, plongent ces dernières, et les citoyen.ne.s du Canada dans un mouvement de tristesse et de revendications. Des marches pacifiques et des commémorations de tous les enfants retrouvés dans les pensionnats auront lieu le 1er juillet à Québec, à Montréal, et partout à travers le Canada. Ces événements, qui se dérouleront le jour de la fête du Canada, sont des mesures parmi plusieurs montrant à quel point il est essentiel de se soutenir mutuellement, de commémorer et honorer les victimes et familles. Nous ne pouvons pas nous en sortir seuls et le Canada ne peut plus continuer à nier la vérité sur ce que les autochtones ont subi depuis des décennies. Le Canada doit reconnaître
et assumer ses torts dans l’imposition des politiques et pratiques coloniales dont les effets durent encore, et agir pour accorder des réparations.
Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec (ci-après FAQ), sera présente pour marcher aux côtés des familles et des communautés en deuil et des militant.e.s. Pour FAQ, selon la majorité de ses représentantes des Nations, la célébration et la signification de la fête du Canada devraient être modifiées et adaptées à l’histoire coloniale et au génocide que l’État a perpétré envers les
peuples autochtones. Il est primordial de changer la vision de cette journée en faisant d’elle un moment qui rappelle le rôle du Canada dans les violations graves des droits humains des peuples autochtones. Le 1er juillet devrait ainsi être une journée mémoire pour honorer la résilience des Autochtones et commémorer les victimes des nombreuses politiques coloniales. Cela permettrait de s’assurer que les actions passées et menées par l’État ne soient pas oubliées et ainsi d’assurer la non-répétition des violations graves des droits fondamentaux des Autochtones.
« Je n’ai jamais célébré le 24 juin, ni le 1er juillet. Ce pays a commis un génocide sur nous, les Autochtones. Pourquoi devrais-je célébrer toutes ces atrocités que nos ancêtres ont vécues, et que nous continuons de vivre encore aujourd’hui ? Il faut que les choses changent et que le Canada mette sur pied un plan d’action qui dénote le désir d’une réelle réconciliation », affirme Viviane Michel, présidente de FAQ.
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