Nos missions mises à mal
Ce manque chronique de financement de la défense collective des droits a un impact direct sur la population, alors que les demandes d’aide augmentent en flèche. L’explosion des prix des denrées, la crise du logement, l’isolement, le manque d’accès aux soins de santé sont autant de facteurs qui entravent l’exercice des droits et qui forcent une part grandissante de la population à frapper à la porte des groupes de défenses de droits. « On a l’impression d’être le dernier rempart pour protéger les droits de la population et trop souvent les attaques viennent du gouvernement lui-même » selon Nicole Dionne, du Bureau d’animation et d’information logement (BAIL). « Dans un contexte où le gouvernement prend le parti des propriétaires, la moindre des choses c’est de financer adéquatement les groupes qui défendent les locataires. C’est une question de respect des droits et de justice sociale », poursuit-elle.
L’indexation c’est vital
Rappelons que les groupes de défense de droits ne bénéficient pas d’un mécanisme d’indexation de leur subvention. « L’absence d’indexation de nos subventions place notre secteur dans une situation de grande précarité. Au fil de l’inflation, nos budgets s’amenuisent ce qui nuit durement aux conditions de travail dans les groupes. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, on fera face à un exode des travailleurs et des travailleuses. Certains groupes sont dans un perpétuel processus d’embauche et n’arrivent plus à stabiliser une équipe de travail fonctionnelle », dénonce Vania Wright-Larin du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12).
Malgré les demandes répétées, la ministre Rouleau continue de faire la sourde oreille avec un manque de considération flagrant envers les réalités difficiles des groupes de DCD. Pourtant, la colère gronde dans les groupes qui se sentent tout simplement abandonnés par la ministre. « Au cours des deux dernières années on a répété une demande simple, d’avoir minimalement droit à une indexation annuelle qui freinerait de façon durable l’appauvrissement des groupes et qui permettrait d’envisager la réalisation de nos missions sans devoir constamment chercher du financement alternatif », termine le porte-parole.
Les droits ça se défend, collectivement !
Les groupes de défense de droits de toutes les régions du Québec seront en action durant les prochains mois afin de faire valoir leurs revendications. Selon le Regroupement des organismes de défense collective des droits (RODCD), ce n’est pas moins de 154 M$ qu’il manque dans le réseau pour permettre aux groupes de défense de droits de remplir adéquatement leur mission. Sylvain Lafrenière, porte-parole du RODCD est très déçu par l’attitude de la ministre : "L’espoir qu’avait suscité la nomination, pour la première fois, d’une ministre responsable à l’action communautaire semble déjà avoir fait long feu. Aucun des dossiers qui concernent les organismes en DCD, qui sont directement sous sa responsabilité, n’avance depuis sa nomination."
Les groupes de la région promettent d’être très actifs et de mettre toute la pression nécessaire sur la ministre Rouleau pour qu’elle délie les cordons de la bourse afin de soutenir adéquatement la défense des droits et l’ensemble de l’action communautaire autonome.
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