« La FPPE-CSQ voit la majorité de ses revendications historiques pour de meilleurs services aux élèves portées aujourd’hui par le Protecteur du citoyen. Nous sommes plus qu’heureux d’avoir un appui de taille pour porter sur la place publique notre combat pour des services adéquats aux élèves HDAA, une obligation contenue dans la Loi sur l’instruction publique et qui, trop souvent, n’est pas respectée dans le réseau scolaire », affirme Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.
Un financement insuffisant et inéquitable
« Le Protecteur du citoyen a entièrement raison d’affirmer que les services aux élèves doivent être financés en fonction des besoins des élèves et non en fonction de la disponibilité du sous-financement actuel », poursuit M. Landry.
Comme annoncé par le ministère de l’Éducation il y a deux semaines, des projets pilotes sont annoncés pour opérer un changement du mode de financement des services aux élèves. Ils ne s’appuieraient plus sur les « cotes » données aux élèves en fonction de diagnostics. Ces projets seront-ils suffisants pour mettre en place un mode de financement équitable et qui répond au besoin des élèves ? La FPPE-CSQ fonde beaucoup d’espoir dans cette refonte et espère être consultée pour la suite.
Aussi, la FPPE-CSQ porte depuis plusieurs années la revendication d’un seuil de services suffisant pour assurer une offre équitable et bien répartie dans toutes les écoles des services professionnels, comme le recommande le rapport.
« Ce n’est pas normal qu’à l’heure actuelle, des familles choisissent de déménager loin de leur réseau parce que les services offerts dans leur école de quartier ne sont pas adaptés au besoin de leur enfant. Il faut remédier à ces situations », déplore Jacques Landry.
Attirer et retenir les professionnels en éducation publique
La FPPE-CSQ dénonce depuis quelques années les difficultés du réseau scolaire public à attirer et à retenir les professionnelles et professionnels auprès des élèves.
Comme le Protecteur du citoyen, nous sommes inquiets du fait que le ministère ne dresse pas de portrait des postes professionnels vacants alors qu’il le fait pour les postes d’enseignants.
« La population serait indignée de constater combien de postes professionnels sont non comblés à l’heure actuelle, sans que Québec ne réagisse », s’insurge Jacques Landry.
Devant l’absence de données, la FPPE-CSQ a dû se résoudre à dresser ce bilan et évalue qu’environ 500 postes étaient vacants à la rentrée 2021-2022. Ces chiffres sont conservateurs.
La situation est d’autant plus intenable que les professionnelles et professionnels sont rarement remplacés lorsqu’ils doivent s’absenter. C’est le cas, notamment, d’un nombre important de personnes actuellement en congé de parentalité.
Pour pallier ce manque criant, il est devenu de plus en plus fréquent que le réseau scolaire fasse appel au privé pour répondre à la demande, soit par le biais d’évaluations individuelles, mais aussi par le recours à des agences privées qui viennent investir les écoles, comme les agences d’infirmières dans les hôpitaux.
Pourtant, la preuve n’est plus à faire que les services offerts par des professionnelles et professionnels qui appartiennent à l’équipe-école et qui peuvent interagir au quotidien avec l’élève, son enseignante ou son enseignant, ses parents, la direction et les autres intervenants, constituent un modèle de services qui réunit de meilleures chances de succès. Le Protecteur du citoyen constate comme nous que, souvent, les recommandations des intervenants provenant du privé sont inapplicables en milieu scolaire.
Les corps d’emplois professionnels en éducation : encore méconnus et peu reconnus
La proposition du Protecteur du citoyen de créer un référentiel national sur les rôles et responsabilités des différents postes en services éducatifs contribuerait à une meilleure connaissance du milieu scolaire et de ses décideurs de ce qu’est la fonction des différents professionnels.
« En ce moment, plusieurs directions d’établissement choisissent d’embaucher les corps d’emplois professionnels qu’ils connaissent le mieux, sans savoir que peut-être d’autres corps d’emplois répondraient mieux aux besoins des élèves de leur école », estime Jacques Landry.
La FPPE-CSQ pense aussi que les professionnelles et professionnels devraient davantage être partie prenante des plans d’interventions et que l’organisation du travail devrait leur permettre de travailler en équipe multidisciplinaire. « Chaque professionnel a sa propre lunette sur l’élève, et c’est en combinant toutes ces visions que l’on peut trouver les meilleures solutions pour rendre l’élève disponible à apprendre et à socialiser », conclut le président de la FPPE-CSQ.
À ce sujet, voici ce que la Fédération proposait tout récemment.
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