La convention collective prévoit déjà que l’assemblée départementale est responsable de la qualité des cours, du choix des méthodes pédagogiques et de l’assistance professionnelle. « Ajouter une équipe multidisciplinaire qui viendrait superviser les professeurs ou les départements, c’est attaquer l’autonomie professionnelle des enseignantes et des enseignants, lesquels possèdent déjà un savoir-faire disciplinaire et pédagogique incontournable. Ce savoir-faire représente la pierre angulaire des programmes et, plus largement, de la vie éducative. Penserait-on engager des profs-ressources dans les universités pour dire aux autres comment enseigner ? », questionne Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.
Bien que l’objectif d’augmenter le taux de diplomation soit universellement partagé par les départements, ce n’est pas en balayant du revers de la main les lieux de collégialité et d’expertise collective que constituent ceux-ci qu’on y parviendra. Qui plus est, la formation et le niveau élevé de scolarité du personnel enseignant ainsi que les fonctions des assemblées départementales sont des atouts qui ancrent solidement le réseau collégial dans l’enseignement supérieur.
Ironiquement, la Fédération des cégeps admet dans son mémoire que les cégeps ont fait des miracles durant les dernières années en maintenant le taux de diplomation malgré une augmentation substantielle d’étudiants et d’étudiantes en difficulté et des compressions budgétaires draconiennes. « On pourrait en faire bien davantage si les conditions de travail s’amélioraient et si les cégeps pouvaient bénéficier des mêmes investissements que ceux qui ont été consentis durant les derniers mois au réseau des commissions scolaires, » précise pour sa part Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.
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