Des impacts concrets pour la population
Depuis plusieurs semaines, des centaines de travailleuses et travailleurs sociaux ont reçu la confirmation qu’ils seront transférés dans des GMF. Ces professionnel-les qui œuvrent actuellement auprès de la population dans les CLSC s’inquiètent de l’impact d’une telle décision sur les services à la population et sur les conditions d’exercice de leur profession.
« Le ministre Barrette est en train de mettre la clé dans la porte des CLSC sans aucun débat public sur la question. Pourtant, ces services permettent de répondre aux besoins de la population, souvent les plus vulnérables d’entre nous, en misant sur une approche multidisciplinaire. Qu’arrivera-t-il aux patient-es qui avaient des services professionnels en CLSC et qui n’ont pas de médecin de famille ? La réponse, c’est qu’ils risquent de ne plus avoir accès à des services, gracieuseté de la réforme Barrette ! Des corridors de services existent déjà entre le volet CLSC et les GMF, pourquoi ne pas plutôt miser sur l’amélioration du système en place au lieu de transférer des professionnels en fonction du besoin des médecins du GMF ? », affirme Nancy Corriveau, vice-présidente de la FP-CSN.
Un transfert qui laisse plusieurs questions en suspens
En conférence de presse avec des représentants du PQ, la FSSS-CSN et la FP-CSN réclament du ministre Barrette un moratoire sur le transfert du personnel des CLSC vers les GMF. Ce transfert a pour conséquence de réduire le personnel dans les CLSC, en plus de placer les professionnel-les devant des dilemmes sur le plan déontologique. Est-ce que les professionnels transférés pourront exercer leur pleine autonomie professionnelle au bénéfice des usagers ? Est-ce que les GMF sont ouverts à travailler selon une approche multidisciplinaire ? Est-ce que le ministre Barrette a fait l’analyse des impacts de ces transferts sur l’accès aux services professionnels ? Est-ce qu’il a évalué l’impact financier de placer l’offre de services professionnels sous l’égide de la rémunération à l’acte des médecins de GMF ? Toutes ces questions restent actuellement en suspens et il est impératif d’évaluer ces impacts.
« Comment les professionnel-les pourront-ils concilier leur attachement à l’approche multidisciplinaire des CLSC avec l’approche médicale implantée dans les GMF ? La demande devra-t-elle provenir obligatoirement d’une consultation médicale ? Alors qu’il faudrait développer une première ligne qui permette à l’ensemble des professionnel-les de mettre leurs compétences au service de la population, la vision du ministre Barrette semble plutôt miser uniquement sur une approche curative. À l’heure actuelle, le ministre n’a certainement pas fait la démonstration que la population sortira gagnante en transférant le personnel vers les GMF », explique Mélissa Gaouette, vice-présidente de la FSSS-CSN.