La journée internationale des travailleurs et des travailleuses est l’occasion pour plusieurs, partout sur la planète, de se solidariser et de se mobiliser autour d’enjeux propres au monde du travail. À Québec, depuis quelques années, cette journée rassemble un large éventail de groupes sociaux qui s’intéressent de près ou de loin à ces enjeux. Cette année, en plus de marcher en solidarité avec les travailleurs et les travailleuses présentement en conflit de travail, trois thèmes sont mis de l’avant dans le cadre de cette manifestation régionale qui s’intitule : Le travail à nos conditions : conditions de travail, conditions de vie et conditions d’existence.
« Les conditions de travail ne s’améliorent pas et même se détériorent. Par exemple, le salaire minimum actuel est insuffisant pour vivre décemment. De plus en plus de salarié-e-s ont recours aux banques alimentaires afin de se nourrir convenablement. Malgré les hausses du salaire minimum consenties les dernières années, le pouvoir d’achat de ces salarié-e-s ne s’est pas amélioré dû à l’inflation. C’est pourquoi nous demandons une importante augmentation du salaire minimum afin de permettre aux salarié-e-s de s’élever au-dessus du seuil de la pauvreté, » s’indigne Mamadou Ndiaye de l’Alliance de la Fonction publique du Canada.
Tous et toutes ne sont pas égaux et égales devant le marché du travail rémunéré et c’est encore plus vrai lorsqu’il est question du travail non rémunéré. « On le sait, quotidiennement les femmes passent plus de temps, que les hommes, aux tâches domestiques et parentales au sein de leur ménage. En plus d’être gratuit, ce travail de soin n’est ni reconnu, ni valorisé. Cela contribue, entre autres, au fait que les métiers traditionnellement féminins soient sous-payés. Ça suffit ! Cela empiète de façon importante sur les conditions de vie des femmes, en les maintenant dans des situations de précarité financière. » s’exclame Audrée Houle pour la Table régionale des Centres de femmes de la Capitale nationale. « D’ailleurs, il n’est pas anodin que ce soit justement dans les métiers traditionnellement féminins que les stages ne soient pas rémunérés ni encadrés par les normes du travail » renchérit Emma Parsons du CUTE. « Le travail gratuit, c’est assez ! Cela oblige plusieurs étudiant-e-s à enchaîner stage, études et travail au cours de leur parcours scolaire. Cela est une attaque directe à la qualité de leurs conditions de vie ».
Rappelons aussi que l’amélioration des conditions de vie ou de travail ne peut se faire sans porter une attention toute particulière à l’environnement. C’est d’ailleurs ce que rappelle Anne Rufiange de Transition Capitale-Nationale : « Nos conditions d’existence sont mises à mal. La surexploitation des ressources naturelles, la destruction, la dégradation, la fragmentation et la pollution des écosystèmes, sur fond de dérèglement climatique ont entraîné depuis 1970 la perte de 60% des animaux sauvages. Nous ne pouvons continuer de transformer / détruire ce qui nous maintient en vie. Le sens du travail ne peut être la destruction de la vie sur terre. Si le socle biologique sur lequel repose l’humanité s’effondre qu’adviendra-t-il de
celle-ci ? »
La manifestation sera ponctuée de quelques arrêts stratégiques où différent-e-s intervenant-e-s prendront la parole pour illustrer les thèmes centraux de la mobilisation. Elle prendra fin au Parc Durocher.
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