Publié le 2 novembre 2016
Une préface écrite à Montréal « territoire mohawk non cédé » (Sur ce point, en complément possible : Un Conseil de chefs amérindiens a offert une amnistie partielle à environ 220 millions d’immigrants blancs illégaux vivant aux États-Unis, un-conseil-de-chefs-amerindiens-a-offert-une-amnistie-partielle-a-environ-220-millions-dimmigrants-blancs-illegaux-vivant-aux-etats-unis/).
Des femmes meurent par centaines « pour l’unique raison qu’elles sont des femmes ». Au Canada un féminicide « à bas bruit », des victimes « filles et femmes amérindiennes ». Dans son enquête, suite à deux nouvelles disparitions, Emmanuelle Walter décrit un « angle mort d’un pays prospère ».
Un livre poignant sur ces disparitions et meurtres, sur les conditions de vie d’autochtones, sur des femmes et des hommes, sur celles et ceux « qui ont une vie qui n’est pas une vie »…
La colère contre la police et les médias, le sentiment d’immense solitude, le rappel des 150 000 enfants autochtones enlevé-e-s à leurs parents durant un siècle et le motif de « placement » : la pauvreté, les réserves et la vie hors réserve, les conditions socio-économiques, les périodes « alcool-drogue-décrochage scolaire », les « marches de la mémoire », les récits stupéfiants…
L’auteure aborde, entre autres, « La violence familiale, la violence dans les communautés, la violence de la rue, la violence sexuelle, la violence raciste, toutes les violences sont susceptibles de s’abattre sur elles et de les faire tomber », les disparitions, « trop souvent, c’est le grand rien. Pas de traces, pas de corps », les cris absorbés dans un « Canada ouaté, feutré »…
Elle insiste sur « les militantes se battent contre le discours policier qui attribue aux jeunes femmes autochtones des « comportements à risques » » (nous connaissons bien cette petite ritournelle : la faute à la victime), les conditions socio-économiques des populations membres des Nations Premières, le continuum des violences, la place des femmes autochtones dans « la cohorte livide et silencieuse », les racines sociales de la violence raciale, le racisme systémique, les discriminations policières, l’inertie et le mépris…
« Parce que j’ai l’impression
que tes yeux
font une courbe
autour de moi. »
Emmanuelle Walter met en avant les mobilisations des femmes pour savoir, leurs expertises et leurs organisations, « Nous devons trouver les solutions nous-mêmes »…