La société québécoise a été transformée grâce à la mise en œuvre de politiques
inspirées de valeurs sociales-démocrates, lesquelles se sont affirmées bien en deçà
de la Révolution tranquille. Comme ailleurs dans le monde, ce modèle
est issu du mouvement ouvrier, en l’occurrence, au Québec, des syndicats
internationaux, originaires des ÉtatsUnis, qui s’implantent solidement au
tournant du 20e siècle. Ces syndicats ne s’occupent pas uniquement de
négocier les conditions de travail et les salaires, ils se dotent aussi d’une
structure d’intervention auprès des gouvernements pour faire valoir les
revendications de leurs membres, « la classe laborieuse ». Dès cette
époque, donc bien avant la Deuxième Guerre mondiale, ils deviennent une
force sociale majeure au Québec qui influence l’orientation des politiques
gouvernementales.
Parmi les organisations mises sur pied, il y a le Conseil des métiers et
du travail de Montréal (CMTM), l’ancêtre du Conseil régional FTQ
Montréal métropolitain. Fondé en 1897, il est rapidement devenu le
plus important forum débattant des enjeux politiques de la société civile
au Québec. Les nombreux syndicats qui lui sont affiliés discutent certes des
questions du travail, mais également d’un vaste éventail de sujets allant de
la démocratie politique avec le droit de vote des femmes et l’abolition du
cens électoral, à la démocratisation de l’éducation, à la nationalisation
des entreprises de services publics et à la mise en place d’un filet de sécurité
sociale.
L’histoire de ces syndicats internationaux affiliés au CMTM montre que
leur rôle a été fondamental dans la
transformation de la société.
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos
1. La naissance et le développement
du CMTM (1897-1930)
2. Le fonctionnement et le rôle du
Conseil
3. Les revendications démocratiques
4. La démocratisation du système
d’éducation
5. Vie économique
6. Protection sociale et normes
minimales du travail
7. Pour un filet de sécurité sociale
8. L’environnement social
Conclusion
Bibliographie
L’AUTEUR
Professeur émérite (département d’histoire, Université de Montréal), éminent chercheur en histoire sociale, Jacques Rouillard est l’auteur de nombreuses monographies sur l’histoire du monde du travail et du syndicalisme au Québec.
Richard Poulin
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