Édition du 12 novembre 2024

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Québec solidaire

Intervention des porte-parole de Québec solidaire de la Capitale nationale devant la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec

Voici les interventions de Monique Voisine et de Sébastien Bouchard devant la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec.

Monique Voisine

Merci de nous recevoir à cette consultation sur les enjeux énergétiques du Québec.

Je me présente, Monique Voisine, et voici mon collègue Sébastien Bouchard. Nous sommes les porte parole de Québec solidaire pour la Capitale nationale. Et nous présentons aussi ce mémoire avec nos amiEs de Chaudière-Appalaches.

D’entrée de jeu, nous avons décelé des carences et des limites dans l’analyse présente dans le document de consultation. Les fondements de la crise environnementale ne sont pas présentés. Il faut rappeler que la cause principale du réchauffement climatique est l’utilisation de plus en plus importante des énergies fossiles.

Nous l’affirmons et ce appuyé par le tout récent rapport des experts du GIEC qui met clairement en lumière la hausse alarmante des émissions de GE S causés en grande majorité par l’utilisation des énergies fossiles dont le pétrole est en haut de la liste des producteurs de C02. Ce qui a des effets dévastateurs sur l’environnement.

De plus, le document de consultation ne critique aucunement la politique énergétique du Canada et du Québec qui se fait le promoteur de la stratégie pétrolière fédérale en acceptant le passage des oléoducs et en allant de l’avant avec l’exploitation de Old Harry malgré les mises en garde du rapport de l’évaluation environnementale stratégique (EES).

Depuis les années 1980 les investissements privés ont été privilégiés et soutenus par les différents gouvernements québécois. Au lieu de créer de vastes chantiers publics pour le développement planifié des énergies renouvelables afin de satisfaire les besoins de la population et de l’économie, on laisse agir les forces du marché qui permettent aux grandes entreprises du secteur énergétique, dont les pétrolières, de faire des profits sans prendre en compte la sauvegarde de l’environnement et l’opinion des populations.

Nous dénonçons le fait que les pétrolières et les gazières veulent imposer leur modèle de développement énergétique. Nous dénonçons également le fait que la population soit tenue à l’écart des grandes décisions qui auront un impact majeur sur leur avenir et sur celui de leurs enfants. Cela va à l’encontre des principes fondamentaux de démocratie.

Nous dénonçons aussi les ententes secrètes qui se font en catimini entre le gouvernement et les entreprises. C’est aux Québécoises et aux Québécois de définir leur politique énergétique qui constituera un axe fondamental de l’économie québécoise et du type de société dans lequel nous souhaitons vivre.

Cette politique doit être déterminée par le bien commun et non par l’intérêt particulier des pétrolières.
Pour aller dans ce sens, Québec solidaire propose plusieurs solutions que mon collègue va vous présenter.

Sébastien Bouchard

Selon nous, le Québec est à la croisée des chemins. Deux modèles s’opposent. Le premier modèle : celui des multinationales étrangères et du gouvernement Harper qui souhaitent maintenir l’économie dans un modèle des années 50 basé sur l’automobile et un pétrole de plus en plus polluant. Un deuxième projet est possible : celui des forces citoyennes qui souhaitent aller vers une économie de l’avenir basée sur les forces du Québec, les énergies vertes et le transport collectif.

Un choix doit être fait. Ayons le courage des bâtisseurs de la révolution tranquille qui ont confronté les monopoles de l’électricité pour fonder Hydro-Québec. Ayons ce courage pour bâtir le Québec de demain.

Pour Québec solidaire, il faut effectuer une transition énergétique incluant la planification de la sortie du pétrole. L’État doit être le maître d’oeuvre à partir d’orientations établies démocratiquement par les citoyens et les citoyennes du Québec. Ces orientations doivent prendre en compte et impliquer les citoyennes et les citoyens, les travailleurs et les travailleuses, les communautés concernées y compris les communautés autochtones.

Cette transition énergétique suppose des investissements publics majeurs afin de développer les énergies vertes : l’éolien, la biomasse, le solaire ainsi que l’efficacité énergétique. Ces investissements permettront aussi de compléter la nationalisation de l’électricité incluant les grands parcs éoliens ainsi que l’ensemble de la production hydroélectrique.

Des investissements publics massifs sont aussi nécessaires pour passer à l’électrification et le développement des transports collectifs incluant : les projets de tramways à Montréal et Québec, les trains de banlieue, le monorail rapide Québec-Montréal, mesures d’accessibilité voire de gratuité des transports collectif, aménagement de pistes cyclables et voies piétonnes et développement de transport de marchandises par un réseau sécuritaire de voies ferrées et de voies maritimes.

De plus, cette transition énergétique suppose de rejeter les hausses à répétition des prix de l’électricité, de lever le secret sur les ententes d’Hydro-Québec, de rejeter les oléoducs qui transportent le pétrole des sables bitumineux et inter du l’exploitation du pétrole et du gaz naturel sur le territoire québécois.

La région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches sont particulièrement touchées par ces enjeux. Nous sommes très touchés, ici dans la région, par la destruction d’habitats naturels, par l’étalement urbain ainsi que son corollaire l’augmentation de l’utilisation de l’automobile, du camionnage, et de la pollution et de la congestion que cela engendre. Par contre, nous avons eux des mobilisations citoyennes importantes : sur les gaz de schiste, sur les projets d’oléoducs, sur le projet de port méthanier Rabaska, et surtout la défense du territoire face aux spéculateurs immobiliers.

Sur la question des oléoducs, rappelons que la compagnie TransCanada a été responsable de cinquante et un déversements en 2011. La question n’est donc pas de savoir si mais plutôt quand et où auront lieu les déversements. Quels seront les effets sur la terre, sur la nappe phréatique, sur le fleuve ?

Nous avons des propositions concrètes pour la région de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Ici, nous voulons accroître le transport électrique et vous êtes sûrement au courant du projet de tramway qui traverse la région, Nous voulons investir dans le transport collectif et les trains de banlieue, faire une place de choix aux pistes cyclables et aux déplacements piétons, développer la production ici d’énergies vertes (la géothermie, l’éolien et le solaire), soutenir les projets d’efficacité énergétique et développer des projets de biométhanisation à partir des déchets dans une forme qui respecte les citoyennes et citoyens des quartiers concernés. De plus au niveau de l’aménagement, il a la possibilité d’une densification intelligente du centre-ville pour y attirer les familles. On veut plus de parcs, plus commerces de proximité mais aussi moins de trous laissés en place dans la ville par la spéculation. Nous voulons moins d’autos, mois de terrains perdus et moins de stationnements extérieurs. De façon parallèle, il faut limiter le développement des banlieues en protégeant le territoire au plus grand profit des habitants actuels de la banlieue.

Pour la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, et pour l’ensemble du Québec, nous sommes à l’heure des choix, nous sommes à l’heure de la transition pour sortir du pétrole et aller aux énergies vertes sous contrôle politique et démocratique. Passer à l’électrification et au développement du transport en commun. Développer un aménagement du territoire qui protège l’environnement et qui se double d’une densification intelligente.

Pour un développement basé sur les forces du Québec, ayons le courage politique de bâtir un Québec vert, démocratique et solidaire.

Pour voir le vidéo de l’intervention des porte-parole
cliquez sur ce lien : début 37:20 et fin 53.47

http://webcasts.pqm.net/client/mrn/event/766/fr/

Monique Voisine

Militante féministe et politique à Québec solidaire.

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