"L’expulsion manu militari de Ken Massé à la porte de son domicile illustre, selon Québec solidaire, ce qu’est réellement une entente de gré à gré avec les compagnies minières, au Québec, en 2010. La loi des mines n’offre aucune protection, aucun droit aux citoyens. Son esprit date du temps de la colonie et est indigne d’une société moderne comme le Québec. Les citoyens sont laissés à eux-mêmes, sans support juridique minimal pour affronter en négociation la batterie d’avocats de compagnies milliardaires. Le cas de Ken Massé démontre ce qui attend ceux qui ne veulent pas se plier aux exigences des compagnies minières, lorsque le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. C’est le genre de situation qui fait dire aux gens d’Abitibi que la loi des mines est au dessus de la loi divine !" déplore Amir Khadir.
Au-delà du cas particulièrement honteux de la loi des mines, "le message lancé par le gouvernement Charest qui reste indifférent à l’expulsion de Ken Massé est que le peuple doit se plier aux conditions posées par les grandes entreprises. Le choix qu’on laisse aux gens qui habitent un territoire visé par un méga-projet, c’est signez ici ou bien les tribunaux et la police régleront notre problème" dénonce M. Khadir, pour qui "les dés sont pipés en faveur des puissantes compagnies minières et les citoyens n’ont pas de choix réel."
Des projets aussi inacceptables que celui de la compagnie minière Osisko se multiplient au Québec et, dans tous les cas, les tribunaux et les pouvoirs publics penchent en faveur des promoteurs. Dans les cas du pipeline St-Laurent, projeté entre Lévis et Montréal Est ou encore dans celui de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schistes dans les basses terres du St-Laurent, la stratégie des compagnies est fort semblable : faire miroiter des retombées souvent dérisoires pour les communautés en insistant sur les emplois créés et les taxes récoltées, dans des régions parfois en crise. Ensuite, diviser les communautés en faisant signer des ententes à la pièce, en court-circuitant les élus locaux. Enfin, présenter les citoyens qui s’opposent comme des empêcheurs de tourner en rond, tenter de miner leur crédibilité et enfoncer le clou à l’aide des tribunaux.
Le député de Mercier poursuit son opposition au projet de Pipeline St-Laurent et à la loi 229 qui octroie des pouvoirs d’expropriation exceptionnels à Ultramar. Il participera, le mercredi 11 août, à St-Hyacinthe, à une rencontre organisée par l’Association des propriétaires privés, agricoles, acéricoles et forestiers, qui contestent la loi 229.