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Politique québécoise

IRIS : « Un bateau qui prend l'eau coule même en naviguant sur un fleuve tranquille »

MONTRÉAL, le 28 janv. 2016 - En annonçant son remaniement ministériel aujourd’hui, le premier ministre Philippe Couillard a tenté de se montrer rassurant en laissant présager un rebond économique et la fin des politiques d’austérité. L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dresse un portrait malheureusement plus pessimiste.

Le long fleuve tranquille et la fin des turbulences : aussi poétique qu’illusoire

« M. Couillard ne semble pas se rendre compte qu’un bateau qui prend l’eau coule même en naviguant sur un fleuve tranquille. Le premier ministre peut bien annoncer la fin des compressions, mais quand le gouvernement décide de couper dans un programme, les effets de ces compressions ne sont pas immédiats. Les dommages, estimés à 4G$ depuis 2014, continueront de se faire sentir à court, moyen et long termes. Au final, pendant toute l’année à venir, ceux et celles qui fréquentent les écoles, les hôpitaux, les CHSLD, les CPE, ou qui bénéficient des prestations d’aide sociale écoperont et auront de la difficulté à s’en relever. C’est aussi vrai pour l’économie du Québec qui peine à se remettre des attaques que le gouvernement lui a portées », affirme Philippe Hurteau, chercheur à l’IRIS.

Un nouvel élan ou un faux départ ?

« Philippe Couillard qualifie ce remaniement de nouvel élan pour l’économie. À l’entendre, il serait désormais temps de s’occuper des vraies affaires : attirer l’investissement et stimuler la croissance. Rien pourtant ne permet de prévoir un avenir radieux. La croissance est faible, les exportations sont décevantes et les projets d’investissement ne sont pas au rendez-vous. Aujourd’hui même, la Banque de développement du Canada révélait que les PME québécoises n’avaient pas l’intention d’investir davantage en 2016 qu’en 2015. Comment Philippe Couillard réussira-t-il alors à convaincre les capitaux étrangers d’investir ici, si les entreprises québécoises hésitent à le faire à cause de la morosité économique que son gouvernement a participé à instaurer ? Le premier ministre peut bien claironner, après avoir imposé les sombres nuages de l’austérité, qu’il espère l’arrivée du soleil de la prospérité. Rien pour autant ne laisse présager l’éclaircie dont il rêve », soulève Philippe Hurteau.

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