Édition du 29 octobre 2024

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Salaire minimum

Hausse du salaire minimum à 15,75 $ - Pourquoi un tel mépris envers les personnes en situation de pauvreté ?

QUÉBEC, le 1er mai 2024 - Le salaire minimum augmente aujourd’hui de 0,50 $, pour passer à 15,75 $ l’heure. Le Collectif pour un Québec sans pauvreté s’explique mal le mépris qu’affiche le gouvernement du Québec à l’égard de tous les travailleurs et travailleuses au bas de l’échelle qui, même en travaillant à temps plein, demeureront dans la pauvreté et, pour plusieurs, devront continuer de visiter les banques alimentaires.

Une invitation à fréquenter les banques alimentaires

Faut-il le rappeler, les travailleurs et travailleuses au salaire minimum arrivent tout juste à couvrir leurs besoins de base. En travaillant 35 heures par semaine à 15,75 $ l’heure, ces personnes compteront sur un revenu disponible d’environ 26 300 $. C’est à peine plus que le seuil de la Mesure du panier de consommation, qui est évalué à 24 200 $ pour une personne seule. Ce montant, c’est le strict minimum, le montant nécessaire pour arriver à couvrir ses besoins essentiels (logement, alimentation, transport, habillement et autres nécessités), ce qu’il faut pour atteindre « un niveau de vie modeste » selon Statistique Canada.

« En pleine crise du logement et avec une augmentation annuelle de près de 10 % du prix des aliments, cette hausse du salaire minimum est nettement insuffisante pour seulement faire face à la hausse du coût de la vie, rappelle le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. Souvenons-nous que 10 % de la population québécoise a dû recourir aux banques alimentaires l’an dernier et que 18,5 % de toutes ces personnes avaient un emploi comme principale source de revenus. Aujourd’hui, avec sa hausse ridicule du salaire minimum, le gouvernement met la table pour une nouvelle augmentation du recours aux banques alimentaires. »

Ce qu’il faudrait pour sortir de la pauvreté

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté soutient que le travail à temps plein devrait minimalement permettre aux travailleuses et aux travailleurs de sortir de la pauvreté. Il est difficile d’établir un seuil à partir duquel on sort de la pauvreté, mais le Revenu viable de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) nous donne une bonne idée du revenu dont devrait disposer une personne être considérée hors de la pauvreté. Il indique ce qu’il faut pour atteindre « un niveau de vie digne, au-delà de la seule couverture des besoins de base. Cela signifie notamment de pouvoir faire des choix et d’être en mesure de faire face aux imprévus. »

Le 29 avril, l’IRIS dévoilait que, pour disposer d’un revenu viable en 2024, « une personne seule qui travaille à temps plein [35 heures] doit avoir un salaire horaire entre 20 $ (Trois-Rivières) et 30 $ (Sept-Îles). » À Montréal, par exemple, il faudrait un salaire de 27 $ à une personne travaillant à temps plein par semaine pour atteindre le revenu viable.

Pour qui travaille ce gouvernement ?

« Devant de tels chiffres, le gouvernement devrait avoir honte de ne rien proposer de mieux qu’un salaire minimum à 15,75 $ l’heure, soutient Serge Petitclerc. En refusant de l’augmenter pour la peine, il encourage un système qui est brisé, où des travailleuses et des travailleurs peinent à couvrir leurs besoins essentiels et doivent fréquenter les banques alimentaires, même en travaillant à temps plein. Tout cela après que le premier ministre soit monté aux barricades pour défendre l’idée que les député.es, pour leur part, méritaient une hausse instantanée de 30 000 $ de leur salaire. Il est permis de se demander pour qui travaille ce gouvernement… »

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